Un non unanime

Lors du dernier conseil municipal, la Ville de Chambly a annoncé son refus de soutenir financièrement la défense de l’ancien maire Denis Lavoie. L’ancien élu devrait être jugé prochainement à la suite d’irrégularités probables concernant la gestion de la municipalité.

Les points 5.9 et 5.10 de l’ordre du jour de l’assemblée municipale du mois de juin tapaient dans l’œil. L’épisode de la mairie sous tutelle terminé, Chambly doit encore faire face à son passé. En 45 secondes, montre en main, le conseil municipal a classé l’affaire. Devant la demande de l’ancien maire, Denis Lavoie, de paiement de défense et de frais de représentation dans le cadre de l’enquête sur sa gestion de la Ville de Chambly, les élus ont laconiquement dit « non », sans commentaire supplémentaire.

Risque de prison

Denis Lavoie, maire de Chambly de 2005 à 2019, a été arrêté par l’Unité permanente anticorruption (UPAC) le 28 mars dernier. Il est poursuivi pour deux motifs, celui d’entrave à la justice, la peine maximale prévue par le Code criminel est de 10 ans de prison, et celui d’abus de confiance, où la peine maximale prévue est de 5 ans de prison. Les deux peines ne sont pas cumulables.

Il a quitté l’Hôtel de Ville au milieu de son quatrième mandat consécutif pour des raisons de santé, en avril 2019. De nombreuses enquêtes étaient déjà dirigées contre lui.

Quelques mois avant la démission du maire, le 27 février, la Ville était perquisitionnée par l’UPAC. La même journée, la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, mettait Chambly sous tutelle en raison d’allégations de manquements en matière d’éthique et de déontologie.

45 manquements allégués

Avant que ne se succèdent tous ces événements au début de l’année 2019, un reportage de l’émission Enquête, en novembre 2018, avait mis de l’avant l’ingérence dans le Club de soccer de la ville du maire de Chambly, qui demandait le licenciement d’un entraîneur au directeur général du Club. Peu de temps après la diffusion de ce reportage, la maison Boileau, une demeure ancestrale datant du 19e siècle, a été détruite par la Municipalité sans préavis, entraînant une forte mobilisation contre les actions de la Ville.

Depuis une entente signée en 2020 et un jugement de la Cour supérieure, M. Lavoie ne peut plus être un élu municipal, ni se présenter pour une période de cinq ans. En 2020, le maire a été cité en déontologie municipale pour 45 manquements allégués au Code d’éthique et de déontologie des élus de la Ville de Chambly.