Un animal comme cadeau de Noël : est-ce une bonne idée?

À la vue d’un pitou mignon ou d’un chaton avec un joli minois, le coup de foudre sera assuré. Donc, la tentation d’offrir un animal de compagnie comme cadeau de Noël à un enfant restera toujours présente.
« Un chien, un chaton ou un animal de compagnie ne sont pas des jouets, tranche Anna Hayes, bénévole auprès de la SPCA Montérégie. C’est une très mauvaise idée d’offrir un chien à un enfant. Une très mauvaise idée aussi bien pour l’enfant, qui peut être mordu par le chien, que pour l’animal, car il y a beaucoup de va-et-vient lors de la période de Noël et l’animal a besoin de calme et de temps pour s’adapter à sa nouvelle famille. »
Mme Hayes recommande d’attendre après Noël et ajoute qu’il ne faut pas offrir un animal de compagnie à un enfant de moins de 10 ans.
« Il faut vraiment y penser deux fois, car c’est une responsabilité qui peut durer de dix à quinze ans. Il y a aussi des dépenses pour la stérilisation, la nourriture et le toilettage, si c’est un chien. »
Mme Hayes souligne que la SPCA soumet des questions aux gens qui souhaitent adopter un animal. « Pendant combien de temps êtes-vous à la maison? Avez-vous eu auparavant des animaux? Il faut savoir qu’on ne peut pas laisser les chiens seuls longtemps à la maison. Ils ont besoin de bouger, d’attention, d’amour, et il faut les entraîner pour qu’ils ne mordent pas. »

« Un chien, un chaton ou un animal de compagnie ne sont pas des jouets. » – Anna Hayes

Elle relate que la SPCA ne reçoit pas beaucoup de demandes lors de la période des Fêtes. « Les gens vont plutôt dans les magasins d’animalerie, mais après Noël, beaucoup d’animaux rentrent chez nous ou se retrouvent dans la rue. Ça ne marche jamais qu’un enfant aille prendre soin d’un animal », affirme la bénévole, qui en a aussi contre l’idée d’offrir des lapins ou des poussins.
Un coût de 20 000 $
Patricia Noël, de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec, indique en entrevue qu’avant de se procurer un animal de compagnie, une démarche réfléchie doit d’abord être posée. « L’Ordre réitère à la population ses réserves à l’égard d’un tel geste, car bon nombre de ces animaux seront abandonnés quelques mois plus tard, dans les refuges ou dans les différents établissements vétérinaires, dont la majorité sera euthanasiée, faute de trouver un nouveau foyer. »
L’ordre estime que les dépenses pour une première année pour un chiot peuvent s’élever à 2000 $ et pour un chaton, à 1000 $. « La durée de vie du chat d’intérieur peut être de quinze à vingt ans et celle d’un chien oscille entre huit et quinze ans », fait observer l’Ordre, qui calcule le coût à 20 000 $ tout au long de la vie d’un animal.