Alexandra Labbé : un an à la tête de Chambly

Alexandra Labbé a été élue, le 23 juin 2019, la première mairesse de la Ville de Chambly. Un an plus tard, elle a toujours l’intérêt de servir ses concitoyens, bien que certains éléments aient changé.

Le journal s’est entretenu avec elle afin de faire le bilan de sa première année à la tête de la Ville.

Comment trouvez-vous l’emploi par rapport à ce que vous aviez pu l’imaginer?

Premièrement, j’adore ça. Je me sens vraiment bien. J’aime le contact avec les citoyens. J’aime le défi, qui n’est vraiment pas facile. Il faut conjuguer avec 31 000 citoyens qui te disent ce qu’ils veulent. Le challenge est de canaliser tout ça.

Je ne m’étais pas fait d’idées précises sur le rôle. J’étais ouverte à tout ce que ça apporte. Je n’ai donc pas été déçue, ni surprise. J’apprends énormément.

Il y a une affaire à laquelle je ne m’attendais pas, et c’est la chose qui a été la plus difficile à négocier. Le volet partisan, je ne m’attendais pas à ce qu’il prenne cette forme-là. Je n’avais pas pensé à ça avant de prendre la chaise de mairesse.

De quoi êtes-vous le plus fière? Quel est votre « bon coup » de la dernière année?

D’avoir réussi à faire tourner le vent. Je l’entends souvent par des gens que ça se sent lorsqu’il y a quelqu’un de nouveau au poste de mairesse. J’aime ça, je trouve que c’est ma paye d’entendre ce commentaire. On fait les choses différemment.

Il y a eu la pandémie qui a chamboulé tout. Ça me manque, ce volet de représenter la Ville dans des événements, de rencontrer les citoyens et d’avoir les réactions en temps réel.

Somme toute, je suis fière de l’œuvre qu’on a réussi à réaliser et d’avoir mis en place les Tables consultatives.

À l’opposé, y a-t-il certains éléments que vous avez trouvé plus durs?

Ce qui est plus difficile que je pensais, c’est la cohabitation de toutes les opinions de tout le monde autour de la table. C’est toujours difficile de faire comprendre que l’on respecte l’opinion quand on finit par ne pas choisir ce qui a été proposé. Parfois, il faut trancher et ce n’est pas nécessairement parce qu’une idée n’était pas bonne. On essaie toujours d’aller vers le meilleur.

Je me suis présentée avec une équipe qui voulait réunir des personnes indépendantes avec les mêmes valeurs. Traiter avec des gens indépendants sans ligne de parti, ça s’est avéré plus complexe et opposé à ce que je m’attendais. Je n’avais pas envie d’imposer mes idées ni envie d’aller dans une seule direction. J’avais une envie réelle d’indépendance, et ça a été un enjeu.

Justement, vous avez démissionné de votre parti, Démocratie Chambly, pour siéger comme indépendante, pour quelles raisons?

Pour ce que je viens d’exprimer. Ç’a définitivement été la meilleure décision; je suis en paix avec. Il n’y a personne de responsable ni quelqu’un à pointer du doigt. La façon dont on fonctionnait ne me convenait pas. Pour moi, la population restera toujours ma première préoccupation.

Quand vous avez été élue, il y avait un chef au parti. Comment gériez-vous la Ville à deux?

Il n’y avait aucun problème de chef par rapport à la mairesse. Christian Huppé a toujours été là pour apporter des conseils. Jamais il ne m’a dit comment faire. Il a toujours eu une grande confiance en moi. J’ai encore un bon contact avec lui et je n’hésite pas à l’appeler.

Comptez-vous vous représenter aux prochaines élections municipales et le ferez-vous sous un parti?

Oui, je compte me représenter comme indépendante. Les partis, c’est terminé pour moi. On verra si les citoyens ont encore le goût de me voir dans la chaise de mairesse pour un autre bloc de quatre ans. J’ai eu juste deux ans et demi en plus de la pandémie.

Par rapport à vos promesses électorales, qu’est-ce qui a pu être réalisé et que reste-t-il à faire?

Il y a certains trucs que l’on avait promis qui ne se réalisent pas dans la forme où on l’avait présentée ou à la vitesse que l’on souhaitait. Quand on n’a jamais été au pouvoir, il y a des choses que l’on ne sait pas. J’accumule de l’expérience pour les prochaines propositions que je ferai aux citoyens.

Quand je regarde le programme, il y a 80 % des promesses qui ont été réalisées ou qui sont en voie de l’être. On a aussi opéré un virage à 180 degrés. On a tellement fait bouger de choses et on travaille plus ensemble. On a aussi plusieurs propositions environnementales. Depuis six mois, c’est un feu roulant et la politique environnementale n’est pas encore adoptée. Il reste des choses à faire.

Au début de votre mandat, on craignait une ingérence du Mouvement citoyen de Chambly (MCC), qu’en a-t-il été, finalement?

C’est important que les citoyens leadent leur ville et qu’ils se sentent écoutés. Le Mouvement citoyen de Chambly est un groupe de citoyens. Les membres sont peut-être plus présents et actifs que d’autres. Dans les dernières années, ils ont permis aux gens de s‘exprimer. Ça, c’est important plus que n’importe quelle pression. Si un citoyen n’est pas d’accord, il peut le dire sans être jugé. Pour moi, tous les citoyens ont gagné. Je ne crois pas que le Mouvement citoyen Chambly soit plus important.