Un 11 novembre en traversant Rougemont

ROUGEMONT. L’aventurier, vétéran, coach et conférencier Keven Martel traversera Rougemont à la course pour le jour du Souvenir.
Keven Martel a décidé de célébrer le 11 novembre à la course en reliant la base militaire de Saint-Jean-sur-Richelieu à celle de Valcartier, en passant par Rougemont.
« J’ai choisi Saint-Jean, car tous les militaires au Canada sont passés par ce centre de formation », explique le coureur, qui a été lui même militaire pendant 14 ans.
Pendant six jours, il parcourra 360 km, soit l’équivalent de six ultra-marathons d’affilé.
Dans tout ce que Keven accomplit, son objectif demeure le même : aider les gens qui ont été « brisés » durant leur service militaire et leur démontrer qu’il ne faut jamais perdre espoir malgré ce sentiment d’abattement, mais continuer à avancer, un kilomètre à la fois.
« J’ai voulu m’associer à une cause et le programme Soldier On – Sans Limites était celui qui me parlait le plus. Ils n’ont pas beaucoup de moyens de faire parler d’eux. »
Le programme, destiné aux militaires blessés physiquement ou psychologiquement lors de leur service, sert de soutien aux vétérans.
Keven, à 33 ans, est un vétéran des Forces canadiennes. « On peut devenir vétéran des Forces canadiennes après 10 années de services. »
En 2009, alors qu’il était en Afghanistan, c’est lui qui a eu la lourde charge de ramener le corps de son amie, Karine Blais La cavalière de Valcartier avait été tuée par l’explosion d’une bombe au nord de Kandahar à 21 ans.
Quelques jours plus tard, en retournant en Afghanistan, c’était au tour de son blindé de sauter sur une mine. Il en sortira indemne. Il s’enrôlera par la suite dans les services spéciaux entre 2012 et 2015.
Alors défendre cette cause lui tient à cœur. La traversée lui servira aussi de prémisse à l’aventurier qui se prépare à franchir le Canada à la course d’est en ouest en 2019.

À la conquête du Canada

Keven Martel tentera ce que personne n’a jamais osé réaliser, soit de parcourir le Canada (deuxième pays le plus vaste au monde) du point le plus à l’est au point le plus à l’ouest géographiquement, en solitaire, sans moyen motorisé et en demeurant toujours au nord du 50 parallèle.
« À 27 ans, j’avais déjà ce projet en tête. Mais je n’étais pas avec la bonne personne pour le réaliser. J’ai divorcé, j’ai tout vendu et j’ai une nouvelle personne dans ma vie qui me permettra en juin de me lancer dans cette aventure, toujours pour Sans Limites. »
Pour ce faire, il devra parcourir environ 10 000 km, ce qui le mènera dans les coins les plus arides du pays, là où peu de gens ont posé les pieds et où la difficulté d’accès engendre des délais considérables dans les situations de secours, à un point tel que cela peut faire une nette différence entre la vie et la mort.
Keven traversera sept provinces et deux territoires dans lesquels il rencontrera plusieurs types de végétation : la forêt boréale, la forêt subarctique et la toundra. Du loup au grizzly, en passant par l’ours noir, Keven devra être prudent et rassembler toutes ses connaissances afin d’affronter ces nombreux prédateurs auxquels il fera face en cours de route.
Le départ se tiendra au cap d’Espoir, à Terre-Neuve, et l’arrivée aura lieu au point de jonction entre la frontière Alaska-Yukon et l’océan Arctique.

Sortir de sa zone de confort

Aujourd’hui conférencier et coach personnel, il porte le message de la résilience et de l’importance de sortir de sa zone de confort; qu’en vivant la solitude et les difficultés, l’être humain ne peut qu’en ressortir grandi. « Dans la vie si l’on veut grandir il faut frapper un mur. Les gens sont trop confortables dans leur quotidien, beaucoup ont de la difficulté avec la solitude. C’est pourtant un moment ou l’on peut apprendre à se connaître et à progresser. Aujourd’hui, on compte trop sur les autres. »
Au-delà de vouloir sortir encore une fois de sa zone de confort et la mise en avant du programme Sans Limites, Keven Martel souhaite dans son périple aller à la rencontre de la communauté autochtone. « La plupart des point de ralliement sur mon parcours se feront dans une communauté autochtone. Je souhaite aussi aller à leur rencontre. »
Il sera possible de suivre les aventures de Keven Martel sur son site à http://kevenmartel.com/