Transparence et accessibilité défaillantes?

CARIGNAN. Soulevés par certains citoyens lors de différents dossiers, la transparence et l’accès à l’administration et à l’information ne seraient pas les caractéristiques qui définissent Carignan, remettant en question les façons de faire de la Ville.

Une citoyenne se confie : « Une mécompréhension entre la Ville et moi a mené à une excavation sur mon terrain, engendrant une grosse facture que la Ville m’a transmise. À trois reprises, je me suis rendue à l’hôtel de ville pour parler à quelqu’un qui pourrait m’expliquer et m’aider à régler la situation. À trois reprises, après avoir fait vérification, la réceptionniste m’a dit, avec un malaise, que personne n’était disposé à me parler. »

Accès à l’administration

Représentant les villes que couvre le Journal, les maires sont joignables directement sur leur cellulaire ou se rendent disponibles très rapidement en identifiant une plage horaire précise. Or, à Carignan, une entrevue nécessite souvent plusieurs jours d’attente avant un retour d’appel et il est presque exclusivement impossible d’obtenir une plage horaire établie et ciblée. Rappelons que Patrick Marquès est aussi avocat et a un horaire du temps chargé. Il se défend cependant d’être très présent malgré tout à l’hôtel de ville.

« J’ai un agenda rempli et les communications de la Ville n’ont pas accès à celui-ci. Cela dit, tous les jours, je vais à l’hôtel de ville, où je passe au moins 30 heures par semaine », répond le maire, quant à la répartition du temps entre sa profession d’avocat et sa fonction de maire.

À l’encontre du dossier des autres municipalités, la directrice des communications de Carignan refuse d’être citée au sein d’articles ou décrite comme porte-parole.

« Il ne faudrait jamais me citer puisque je ne suis pas la porte-parole de la Ville et que ce n’est pas à moi de commenter l’actualité. L’unique porte-parole de la Ville est le maire de Carignan, Patrick Marquès », a-t-elle écrit au Journal.

Puisqu’ils identifient Patrick Marquès comme étant l’unique porte-parole de la Ville, il n’est pas possible non plus d’obtenir des réponses de la part des conseillers du maire, lorsque questionnés, encore une fois, contrairement aux élus des autres municipalités desservies par le Journal.

« L’unique porte-parole de la Ville est le maire de Carignan, Patrick Marquès. » – Élaine Magnan

« Il est préférable de communiquer directement avec le maire puisque ce dernier représente, par son statut de premier magistrat, le porte-parole de la Ville », de répondre au Journal le conseiller Frédéric Martineau. Ou encore, « il vaut mieux attendre le retour du maire pour poser vos questions » fait part le maire suppléant, Daniel St-Jean, lors du conseil de ville du 7 août, en l’absence du maire.

Majoritairement, les directeurs généraux (DG) des municipalités sont accessibles et, parfois, les maires orientent même le Journal directement vers ceux-ci. Le DG de Carignan, Vincent Tanguay, lauréat d’une bourse en juin et dépeint comme DG plus que compétent par Stéphanie Lefebvre, conseillère, a également indiqué au Journal, lors d’un soir de conseil, qu’il valait mieux passer par le maire pour les entrevues.

Accès à l’information refusée

Lors de la séance du conseil du 7 août, il avait été question de la relocalisation du centre administratif, dossier échaudant les citoyens présents. Le conseiller Frédéric Martineau avait parlé d’une étude rendant le projet viable et pertinent. Le Journal avait fait une demande d’accès à l’information dans le but d’obtenir cette étude afin de prendre connaissance des constats de ce dossier. Près d’un mois plus tard, délais prévus par la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, la Ville annonçait au Journal qu’elle ne lui communiquerait pas l’information stipulant, entre autres, qu’un organisme public pouvait refuser de communiquer un secret industriel lui appartenant.

Webdiffusion des conseils de ville

Conseillère du district 3, Stéphanie Lefebvre en a long à dire sur la non-accessibilité des conseils via le Web, qui permettent aux citoyens de suivre les dossiers touchant Carignan dans le confort de leur foyer.

« Carignan accuse un retard par rapport à d’autres municipalités relativement à la webdiffusion. Ceci était d’ailleurs une promesse électorale du parti au pouvoir. Pourtant, sitôt élue, l’équipe au pouvoir a tout fait pour renier sa promesse en nous proposant une capsule du maire qui n’est pas équivalente à la webdiffusion. »

« Nous n’accusons pas de retard. Ça avait peut-être été annoncé, mais il n’a pas été possible de le mettre en place, car ça engendrait des frais avec une technologie que nous n’avions pas. Notre engagement était de faire le nécessaire pour que l’information soit diffusée. Ce qui a été mis de l’avant, c’est la capsule du maire, et je pense que les gens sont satisfaits, d’autant plus qu’il n’y a pas vraiment eu de demande provenant de l’externe pour la webdiffusion. », conclut le maire.