Toujours pas de stèles à Chambly

Plus de neuf semaines après l’octroi d’un contrat pour des stèles à affichage dynamique, ces écrans se font toujours attendre dans le paysage chamblyen.
Selon les modalités du contrat soumis en appel d’offres, l’entreprise Enseignes CMD avait quatre semaines à la suite de l’adjudication du contrat pour livrer le produit.
Or, aucun panneau d’affichage n’a encore été installé.
« Quand on a vu dans le devis que la Ville demandait quatre semaines de livraison, on a pensé que quelque chose n’allait pas bien, a affirmé le contracteur Jacques Potvin, de la compagnie Affichage Locavisuel. Nous avons eu un contrat similaire à Dorval et le délai était de 13 semaines. »
Deux autres contrats similaires ont été accordés dans les derniers mois à Saint-Jérôme et à Saint-Bruno, avec des délais respectifs de 15 et 14 semaines.
La compagnie Affichage Locavisuel n’avait d’ailleurs pas soumissionné lors de l’appel d’offres stipulant que les délais étaient trop courts. La Ville leur avait répondu par courriel, dont le Journal a obtenu copie, qu’elle croyait que les délais étaient réalisables.
« Avec un délai comme celui-ci, la Ville a empêché des entreprises de soumissionner, a déploré M. Potvin. À moins qu’une entreprise ait déjà en sa possession des stèles comme celles demandées, c’est impossible à réaliser. Où le bât blesse, c’est que la Ville n’aurait jamais dû faire ça. »
« Il y a aussi l’entreprise Enseignes Dominion qui s’est abstenue de soumissionner et ce n’est pas la seule », a-t-il ajouté.
Le contracteur est actuellement en contact avec le ministère des Affaires municipales afin de voir s’il y a anguille sous roche.
« Il y a matière à arrêter le contrat, pense M. Potvin. Je ne lâcherai pas le morceau avant de connaître le fond de cette affaire. »

« Avec un délai comme celui-ci, la Ville a empêché des entreprises de soumissionner. » – Jacques Potvin

Clause pénale

Des conséquences sont prévues dans les cas où des délais ne sont pas respectés.
« Dans un contrat public, les règles du jeu sont les mêmes pour tout le monde, a soutenu le maire de Chambly, Denis Lavoie, lors de l’assemblée du conseil municipal du 4 juillet. S’il ne rencontre pas les obligations contractuelles, il va payer une clause pénale. »
Dans ce cas-ci, il s’agit d’un montant de 500 $ par jour.
M. Lavoie affirme que le contrat est toujours valide.
« L’administration est en contact avec la compagnie, nous, on attend les stèles, a-t-il déclaré. Les clauses pénales sont en action. »

Conseil municipal

Les élus ont octroyé un autre contrat de fabrication, fourniture et installation d’une stèle à écran dynamique à la compagnie Service d’Enseignes Lumicom, au coût de 37 710 $.
La conseillère indépendante, Francine Guay, a questionné le maire si un retour avait été fait au sujet d’un courriel envoyé à la municipalité par l’entrepreneur Jacques Potvin, qui estimait avoir soulevé des irrégularités dans le contrat concernant la qualité du produit.
« Des entrepreneurs insatisfaits parce qu’ils n’ont pas un appel d’offres on en a comme ça, a imagé le maire de Chambly, Denis Lavoie. Généralement, jamais le politique n’appelle un entrepreneur. »
Mme Guay a demandé le vote et est la seule à s’être opposée à ce point de la séance, estimant que la Ville aurait dû opter pour un produit de qualité supérieure.
Elle aurait souhaité l’octroi du contrat au soumissionnaire ayant obtenu le meilleur pointage, en fonction de règles établies par la Ville.
Avec la collaboration d’Annabelle Baillargeon