Toujours aussi dangereux de rouler sur le rang de la Grande Caroline

SÉCURITÉ. Le rang de la Grande Caroline à Rougemont, qui a été le théâtre de l’accident de vélo de la journaliste Isabelle Richer il y a un an, est toujours très dangereux, selon les plus proches voisins du lieu de la collision entre la cycliste et un cam

«La situation n’a pas vraiment changé, rapporte Jacqueline Barré, résidente de la route 231. Ça roule encore en fou et il y a beaucoup de vélos. Quand ça va être le temps des récoltes, ça va être encore moins drôle, parce qu’il y a beaucoup de camions qui se promènent.»
Selon le directeur de la recherche chez Vélo Québec, Marc Jolicoeur, il est normal que la route 231 soit prisée par les cyclistes.
«Ce genre de route rurale est très agréable à vélo, affirme-t-il. Il y a une belle vue, mais malheureusement, il n’y a pas d’accotement. Les cyclistes et les automobilistes se doivent d’être vigilants puisque les vélos emprunteront la chaussée.»
Réduire la vitesse
La directrice générale de la Municipalité de Rougemont, Kathia Joseph, souligne que des mesures ont été mises en place afin de conscientiser les automobilistes au partage de la route.
«Sur les routes qui sont sous notre juridiction, on devrait installer cet été des panneaux de signalisation indiquant de faire attention aux cyclistes, affirme Mme Joseph. Cependant, pour ce qui est de la vitesse sur le rang de la Grande Caroline, la décision ne nous revient pas.»
Le maire, Alain Brière, a fait pression auprès du ministère des Transports du Québec (MTQ), qui administre la route 231, pour réduire de 90 à 50 km/h la vitesse sur le rang de la Grande Caroline, sans résultat.
Il a été impossible d’obtenir les commentaires du MTQ à ce sujet.
Changer les mœurs
Marc Jolicoeur explique qu’il est difficile de transformer les mœurs des conducteurs au sujet du partage de la route.
«Règle générale, en un an, on ne peut pas changer les comportements du tout au tout, affirme le directeur de la recherche. Pour faire des changements majeurs, ça doit se faire progressivement. Par exemple, avec l’alcool au volant, ça a pris beaucoup de conscientisation et de réglementation avant qu’on observe des changements. Aujourd’hui, c’est impensable que quelqu’un donne comme excuse « j’ai juste pris un petit coup » quand il est arrêté pour alcool au volant.»
Nouvelles réglementations
Le directeur de la recherche de Vélo Québec note que, dans la loi sur Uber qui a été adoptée le 10 juin, le gouvernement a instauré de nouvelles mesures visant la sécurité des cyclistes.
«[Le projet de loi] modifie le Code de la sécurité routière pour hausser les amendes en cas d’emportiérage et précise la distance minimale qu’un conducteur de véhicule routier doit respecter en cas de dépassement d’une bicyclette», peut-on lire dans le document du projet de loi 100.
La distance minimale à laquelle un automobiliste peut dépasser un cycliste s’élève à 1,5 m, alors qu’auparavant, il fallait que le conducteur respecte «une distance sécuritaire» avant de doubler une bicyclette.
«Précédemment, les conducteurs recevaient une contravention uniquement en cas d’accident», explique M. Jolicoeur.