Témoignage d’un ancien sans domicile fixe

Michael* a 25 ans, est originaire du Maroc et demeure à Chambly depuis dix ans. Il a vécu environ une année à la rue et, avec le soutien de Posa, il entamé le processus pour en sortir et vivre dignement sa vie.

« Je devais partir en collocation et finalement, à la dernière minute, ça n’a pas fonctionné. J’avais laissé mon ancien appartement. Parallèlement, j’avais un travail, mais ça n’allait pas très bien et je l’ai perdu. Je n’avais pas d’aide. Je me suis retrouvé à la rue. »

Quand l’aide ne provient pas d’organismes, elle peut provenir de la famille proche.

« Ma mère vit avec mon beau-père. Nous ne nous sommes jamais bien entendus lui et moi et j’ai de la difficulté à demander de l’aide. Il n’est pas habile avec les enfants et pour lui, je suis une source de dérangement », dit Michael en parlant de ses ressources envisageables.

« J’ai donc dormi un peu partout. J’ai un ami qui me laissait parfois prendre son auto. C’est ainsi que je suis devenu vagabond. »

« J’ai essayé de trouver des emplois, mais qui va t’engager quand tu es dégueulasse et que tu ne te supportes même pas toi-même? » – Michael

Trouver un travail

Pour trouver un logement, il faut avoir une situation financière et pour avoir une situation financière, il faut un travail.

« Pour survivre, j’ai quêté et je me suis trouvé des petites jobines ici et là en dessous de la table, mais rien de gros. Je me suis tenu dans des Tim Hortons et des McDo, mais on me disait de quitter si je ne consommais pas. J’ai essayé de trouver des emplois, mais qui va t’engager quand tu es dégueulasse et que tu ne te supportes même pas toi-même? À Chambly, il n’y pas de services en ce qui a trait aux logements comme à Montréal. »

Jugement

« J’ai entendu de mauvaises blagues à mon sujet. C’est difficile psychologiquement, car tu ne veux pas vivre dans la rue. Je sentais que j’étais moins bon, moins important, que je ne servais à rien, que j’étais inutile. Les gens jugent sans connaître les efforts que l’on fait », explique celui qui a vécu deux overdoses lors de ce laps de temps.

Aide salvatrice

Désireux de se sortir de son marasme, Michael a saisi la main qui lui a été tendue.

« Carrefour jeunesse m’a encouragé à aller chez POSA. Ces gens m’ont encadré et m’ont aidé à trouver un emploi. Je veux maintenant faire mon cours en santé-sécurité au travail. C’est un projet qui me stimule », conclut plein d’espoir le jeune homme.

*Michael est un nom fictif pour préserver l’anonymat du sujet.