Son invention lui vaut un prix en Santé et sécurité au travail
RICHELIEU. Patrick Riendeau, propriétaire de PR’eautech, à Richelieu, a inventé un produit permettant de travailler de façon sécuritaire au-dessus d’une bouche d’égout, le PR’eautector.
L’équipement, fabriqué en aluminium, est un peu plus grand que la circonférence d’un trou d’homme et se place dessus. Le centre est composé d’un grillage qui permet aux ouvriers d’y passer les bras ou un aspirateur, selon le besoin. Dans le dernier prototype, le grillage est amovible pour ceux qui auraient besoin de descendre.
Le propriétaire et fondateur indique qu’il a initialement créé le dispositif de sécurité pour ses employés. Une des deux spécialités de l’entreprise est le traitement de l’eau. « On doit installer des équipements sur le rebord du trou. Pour ce faire, on doit se pencher sur le bord. Là, on peut passer les bras à travers. Ça nous protège. Si on tombe, on tombe la face dans la grille et non dans le trou », explique-t-il.
L’homme d’affaires a déjà vu et entendu des histoires de travailleurs qui sont tombés dans l’un de ces trous. « J’ai toujours été sensibilisé à la suite de cela », dit-il. La sécurité est un élément important de sa compagnie, qui n’a connu aucun accident depuis son ouverture en 2007.
M. Riendeau souligne que son équipement est une pièce légère et facile à installer. Il peut sauver des vies ou éviter des blessures mineures. « Ça prend seulement deux minutes pour l’installer avant de faire la tâche », précise-t-il.
Pour le moment, son invention est en instance de brevet. Il pourra ensuite la commercialiser. « La première ville qui nous a encouragés, c’est Richelieu, se réjouit-il. J’y ai vu des gens l’utiliser. »
« Tout ça pour une idée qu’on a conçue pour nous, pour assurer notre sécurité. » – Patrick Riendeau,
Prix santé et sécurité au travail
L’inventeur avait approché la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) pour faire approuver son produit. « On m’a dit qu’ils ne faisaient pas ça, mais on m’a proposé de m’inscrire à leur prix », indique-t-il.
À sa grande surprise, son produit a remporté le prix argent dans la catégorie innovation pour les petites et moyennes entreprises au chapitre local en 2018. Il a ensuite remporté encore l’argent, mais à l’échelle nationale, à travers le Québec, dans la même catégorie en 2019. « Tout ça pour une idée qu’on a conçue pour nous, pour assurer notre sécurité », relate-t-il.
Neutralisation des odeurs
M. Riendeau avait quitté en 2007 ses fonctions de chef de division pour fonder sa compagnie PR’eautech, la solution aux odeurs.
Elle œuvre dans les endroits où les odeurs sont désagréables, comme les sites d’enfouissement ou les stations d’épuration, et neutralise les odeurs. M. Riendeau précise que son entreprise ne fait pas seulement que masquer les odeurs mais les élimine à même la molécule qui les cause. « Le but ultime est que ça ne sente rien », s’exclame-t-il.
Lorsqu’il l’a fondée, ce créneau n’était pas exploité, selon lui. Il travaillait dans une usine d’épuration des eaux. « Il y avait beaucoup de problèmes d’odeur. Il y avait des conseillers qui vendaient des produits pour les enrayer, mais ils n’avaient pas de technique. Je me suis attardé à la technique pour ensuite travailler avec des produits. »
Il a créé un prototype qui en est aujourd’hui à sa onzième génération. Pour enrayer les odeurs d’un site, il l’entoure et utilise un produit neutralisant d’odeurs. « Les gens sont de plus en plus pointilleux sur les odeurs. Ils le sont aussi, avec raison, sur ce qui est employé. On veut s’assurer que ce n’est pas toxique », affirme-t-il.
Les produits utilisés proviennent d’une compagnie française, des leaders mondiaux dans le domaine, selon lui. « Ils ont les attestations de non-toxicité. On a testé beaucoup de produits et fait des recherches. C’est nous qui les avons approchés », raconte M. Riendeau.
Le résidant de Richelieu précise ne jamais avoir obtenu de subvention pour créer ses produits. Son premier contrat était un projet de décontamination d’un site de compostage. Le ministère de l’Environnement avait loué son équipement. Ce qui l’a aidé dans le développement de son équipement.
M. Riendeau souligne avoir vu certains compétiteurs imiter ses produits. « Ce sont toujours les anciens modèles, parce qu’on est constamment en train de l’améliorer », indique-t-il. L’entrepreneur précise que la dernière génération pèse trente fois moins lourd que la première et est beaucoup plus efficace.
Depuis 2014, il a commencé à exporter son équipement, notamment en Suisse, en France, à Dubaï, en Inde, en Roumanie et à Saint-Pétersbourg en Russie. « C’est écrit PR’eautech et fait au Québec », se réjouit-il.