Six questions à Pierre Carrier du Parti vert
La campagne électorale n’est pas encore lancée. Elle devrait se faire en septembre, mais déjà, différents candidats ont annoncé leurs intentions. C’est le cas de Pierre Carrier, du Parti vert. Il a choisi de représenter sa circonscription, Beloeil-Chambly.
Le Journal s’est entretenu avec lui, comme il l’a fait avec d’autres candidats de la circonscription en vue des élections du 21 octobre, qui sont désormais à date fixe.
Veuillez s’il vous plaît vous présenter et résumer votre parcours.
« Je suis diplômé d’un bac en ès arts. Je suis ensuite devenu fonctionnaire au fédéral. Mon territoire était le Canada. Jeune, je voulais amasser mon argent pour devenir cultivateur. C’est ce que j’ai fait. À 24 ans, j’ai lâché ma grosse job pour aller sur la ferme. J’ai créé la Fédération des producteurs d’agneaux et moutons du Québec. J’ai élevé des agneaux et des moutons; à la fin, j’en avais mille. Je me suis rendu compte que ce n’était pas rentable et je suis devenu traiteur. Mon entreprise se nomme Agnus Dei, l’agneau de Dieu. Mon histoire a été un success-story. Je suis devenu un des plus grands traiteurs créatifs de Montréal. J’avais comme client le Cirque du Soleil. J’ai gagné des prix internationaux.
Très tôt, j’ai été sensibilisé à l’environnement. On avait des assiettes compostables, on était dans les premiers à faire du compost et à transmettre notre surplus alimentaire à des organismes. Mon parcours est logique. J’ai transféré mon entreprise à mon fils. J’ai aussi écrit un livre sur la macroéconomie dans lequel tout un chapitre est consacré à l’environnement. Récemment, dans ma famille, il y a eu un cas de cancer lié aux pesticides. Ça a été le dernier coup pour que je me présente. J’ai consulté mes enfants et ils m’ont répondu que j’avais le droit de me présenter, mais pas le droit de perdre. »
Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer en politique?
« Je crois qu’il y a des choses à faire sur le plan gouvernemental, autant national que régional, et au chapitre individuel pour que l’écologie soit joyeuse et non culpabilisante. Je suis obligé de parler des catastrophes, mais il y a moyen de s’en sortir et de trouver des solutions. Je considère que les politiciens sont comme des autruches. Le Canada se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la terre. Les libéraux ont reculé sur le plan carbone. Je me présente et je ne veux pas que dans quatre ans, on n’ait pas avancé. Il y a plein de trucs qu’on peut faire. »
Qu’est-ce que représente la circonscription de Beloeil-Chambly pour vous?
« J’avais le droit à trois comtés et j’ai choisi Beloeil-Chambly parce que c’est chez nous. Je trouve que les gens me ressemblent. Ils sont généreux, sensibles et rebelles tout en étant des pionniers. Il pourrait être le premier comté vert au Québec. »
Quelle sera votre présence dans la circonscription cet été et durant la campagne?
« Je suis là sept jours par semaine. Je ne me présente pas à temps partiel. Le rôle de député, c’est à temps plein. Il faut être pris au sérieux. Je veux mener une campagne pour sensibiliser les gens à l’environnement et pour qu’ils n’exercent pas un vote stratégique afin de bloquer un parti. Je veux aller parler avec le monde. C’est le genre de campagne que je veux faire. » Son attachée, Alexandra Tétreault, ajoute que « M. Carrier n’est pas un candidat poteau. Il est dans l’action et sera présent aux événements ».
Quels sont les engagements que vous prendrez pour la circonscription?
« Les questions de l’eau sont très importantes. Les systèmes d’égout, on pourrait augmenter leur capacité. L’an dernier, il y a eu 350 surverses dans le Richelieu. Ça pollue. Je suis aussi inquiet des filtres qu’on prend pour l’eau. Une des composantes est l’aluminium et c’est une substance cancérigène. Je voudrais savoir la quantité qu’on utilise dans le Richelieu. Ceux qui font le nettoyage de la rive, je trouve ça ben le fun. Les berges aussi sont importantes à protéger de l’érosion.
Il y a aussi des questions patrimoniales, comme la maison Boileau qui a été démolie. Il n’y a pas un gouvernement qui va bouger si ce n’est pas rentable. Je dis que pour que ça le devienne, il faut créer un comité du patrimoine. Pour que ce comité détermine ce qui est prioritaire et sensibilise les gens à notre histoire et à la valeur patrimoniale.
Il faut aussi développer le tourisme. Les gens prennent l’avion parce que le Québec n’est plus aussi attrayant. Je veux aussi appuyer les organismes environnementaux. Ils sont précurseurs.
Pour moi, il n’y a pas de dossier impossible à réaliser. Il faut les étudier pour pouvoir les faire avancer. Sur le plan national, je suis pour la taxe sur le kérosène pour les avions. Ça a été inventé pour permettre l’évolution de l’aviation. Il est temps de taxer. Mais il faut le faire en douceur et que le Canada avance l’idée aux autres pays lors du G20. L’autre dossier est la reforestation de terrains dans des endroits perdus, pas sur des terres agricoles. Ça réduirait du deux tiers l’effet du carbone. »
Pourquoi le Québec doit-il élire des députés du Parti vert?
« Pour beaucoup de raisons. Pour faire avancer la cause et les dossiers. On risque d’avoir un gouvernement minoritaire. Le Parti vert pourrait avoir la balance du pouvoir. C’est important, il ne faut pas manquer le bateau. Ce n’est pas le temps de faire un vote anti, mais pour le Parti vert. On a aussi un bon programme régional et national. Je ne suis pas un candidat isolé qui apparaît par opportunisme. Je cherche à défendre les valeurs sous tous les aspects. »