Six conseillers toujours solidaires à Denis Lavoie

Ils sont six conseillers municipaux appartenant au parti du maire, Action Chambly, ou conseillers indépendants à avoir toujours confiance au premier magistrat de la Ville, Denis Lavoie. Et cela même si la municipalité est désormais sous tutelle et qu’une enquête de l’UPAC est en cours.
Le Journal de Chambly a donné la parole aux conseillers de la majorité et indépendants de la municipalité. La conseillère du district 3, Paula Rodrigues, membre d’Action Chambly, le parti du maire, n’a retourné notre appel qu’après la publication de notre article. Elle a simplement indiqué sur la boite vocale du journal que « la lumière sera faite par l’UPAC sur cette situation nébuleuse qui dure depuis maintenant un an et demi ».
Ils ont tous confirmé avoir été entendus par les agents de l’Unité permanente anticorruption (UPAC), hier (mercredi) ou aujourd’hui, tout comme le directeur général de la Ville Michel Larose et la directrice générale adjointe, conjointe du maire, Annie Nepton.

Jean Roy

Comme tout le monde, Jean Roy (Action Chambly), le maire suppléant en l’absence du maire depuis le mois de novembre, a répondu aux questions de l’UPAC.
« Ils ont reçu probablement des dénonciations, mais ce sont uniquement des allégations. On va laisser l’enquête suivre son cour et on en tirera des conclusions. »
Comme tous les conseillers, il se dit « surpris par cette histoire et que les services à la population aient été interrompus par tout ce cirque, hier (en parlant de l’intervention de l’UPAC mercredi), et surpris que la ministre mette la Ville sous tutelle sans même avoir les résultats d’enquête. » Il accuse la ministre des Affaires municipales d’avoir rapporté de faux propos. « Elle a mentionné, lors de son point presse, que des gens sont expulsés de la salle du conseil. À ma souvenance, cela s’est passé une fois il y a plus de dix ans. Aussi, elle prétend que des citoyens reçoivent des mises en demeure parce qu’ils s’opposent à des projets. Ce n’est absolument pas le cas. C’est gros! Quand la vérité sortira, certaines personnes se sentiront peut-être bernées dans cette affaire. »
Il précise que « le maire a toujours ma confiance. Certains peuvent ne pas apprécier sa personnalité, mais moi, je n’ai jamais eu de doute sur son intégrité. »
M. Roy accuse sans détour « un groupe d’une trentaine de personnes qui ont perdu les élections et qui utilisent tous les stratagèmes pour en arriver à leurs fins. Mais ces gens représentent-ils toute la population? Le gouvernement n’a pris sa décision que sur des allégations. J’ai bien hâte de savoir ce qui sortira de cette enquête. »

Richard Tétreault

Pour Richard Tétreault, conseiller indépendant du district 4, il y a une distinction à faire. « Ce n’est pas la gérance de la Ville qui est en cause. Je pense que c’est plus la façon de faire, de travailler du maire qui est remise en question ici. Mais, en tous les cas, qui dit vrai dans tout cela? Si l’enquête montre qu’on n’a rien à reprocher à M. Lavoie, les dénigreurs arrêteront de le dénigrer; à l’inverse, il y aura des accusations. Dans les deux cas, cela réglera le dossier. Que l’enquête avance et que les coupables soient punis. »
Interrogé aussi par les agents de l’UPAC pendant une heure trente, il explique ne jamais avoir eu de problème avec le maire. « Ça lui est arrivé sur des dossiers de lever le ton. Je lui indiquais alors qu’il n’était pas mon patron et il s’excusait. Depuis que M. Lavoie est en place, nous n’avons plus le droit de parler aux fonctionnaires, nous passons par lui. La façon dont il travaille avec les fonctionnaires, je n’en sais rien, mais aucun employé depuis 2003 ne m’a parlé de mauvais traitements. »
Il dit, sur le maire, « ne jamais avoir eu de doute quant à son intégrité et à sa loyauté envers la ville, mais si l’enquête dit le contraire, j’aurai été berné comme d’autres. »

Julia Girard-Desbiens

La conseillère du district 8, Julia Girard-Desbiens (Action Chambly) ne s’attendait pas à ça en s’engageant en politique lors de la dernière campagne municipale en 2017. La nouvelle élue dit n’avoir « jamais rien vu d’illégal dans la gestion de la Ville. »
Elle aussi a été entendue ce matin par l’UPAC. « J’ai répondu à toutes leurs questions, mais je n’avais rien de spécial à déclarer. » Elle aussi continue à porter « pleine confiance au maire. Pour l’instant, il n’y a que des allégations et je n’ai rien qui me laisse croire que ces allégations sont fondées. » Elle aussi trouve la réaction du gouvernement disproportionnée par rapport à la situation. « La Ville est capable de prendre des décisions en conseil. La Ville est bien gérée, le conseil fonctionne. Oui, les décisions ne sont pas celles qu’aimerait l’opposition, mais c’est un conseil composé d’élus qui prennent les décisions. Enlever les pouvoirs aux élus pour le donner à des fonctionnaires, c’est fort. »

Luc Ricard

Pour Luc Ricard, le deuxième conseiller indépendant à Chambly, élu dans le district 6, c’est aussi la surprise. « L’UPAC est venue sonner à ma porte à 7 h 30, ce matin, et on m’a posé plusieurs questions sur la Ville pendant une heure et demie. » Il s’interroge sur ce qui a motivé la mise sous tutelle du gouvernement. « C’est basé sur quoi, ce manque de confiance de la population envers la Ville? Dans mon district, je ne sens pas cette opposition que l’on peut retrouver dans les districts 1 et 2, rattachée à la défense du projet du golf. Alors, je me pose la question. Je vais attendre les résultats de l’enquête pour dire si le maire est légitime ou pas. Moi, en ce qui me concerne, il est légitime. »

Serge Gélinas

Pour Serge Gélinas (Action Chambly), conseiller du district 5, même constat. Il va jusqu’à accuser les élus de l’opposition de créer le chaos dans la ville. « Je trouve dommage que les élus de l’opposition se gargarisent des malheurs de la Ville de Chambly. L’UPAC va faire son travail, on verra les résultats de l’enquête. Moi, je suis confiant que l’UPAC ne trouvera rien et qu’il n’y avait aucune raison d’agir de la sorte. » Il accuse aussi la ministre des Affaires municipales de créer le chaos. « La ministre dit qu’elle redonne confiance aux gens de Chambly, mais malheureusement, son action crée le chaos. Je trouve ça vraiment déplorable. Elle fait fausse route. »
Interrogé aussi par l’UPAC, il accorde toujours sa confiance au maire de Chambly. « C’est un homme qui a toujours géré la Ville de façon hors pair et je n’ai aucun doute de l’intégrité de Denis Lavoie. C’est un petit groupe extrêmement virulent et vocal qui a été frustré d’avoir perdu l’élection et qui se sert des réseaux sociaux pour s’exprimer. »