Sécurité routière et cannabis : c’est zéro tolérance!

La période des Fêtes et les partys de bureau sont souvent accompagnés de consommation d’alcool et désormais de cannabis, puisque le produit est légal.
Comment les agents de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent composeront-ils avec des fêtards, automobilistes ou non, qui auraient consommé du cannabis? « Aucun changement par rapport à ce que l’on faisait avant, souligne l’agent Jean-Luc Tremblay. La loi a changé : oui et non. Il y a des choses qui sont interdites et elles le sont encore. »
L’agent Tremblay précise toutefois que la Régie a maintenant deux policiers qui opèrent dans le cadre du programme ACCÈS cannabis (Action concertée contre l’économie souterraine), semblable à celui contre le marché noir du tabac. « Deux policiers sont dédiés à tous les dossiers cannabis issus des enquêtes ou par l’intervention de la patrouille. Ils s’assurent que ça répond aux nouvelles exigences de la loi, provinciale et fédérale, et font le suivi approprié, notamment administratif et judiciaire. »

« Il y a des choses qui sont interdites et elles le sont encore. » – L’agent Jean-Luc Tremblay

Notons que ce ne sont pas toutes les dix-sept municipalités de la MRC de la Vallée-du-Richelieu qui ont complété de façon définitive la réglementation en termes de consommation dans les lieux publics.
Rappelons aussi que le premier ministre François Legault entend légiférer pour augmenter l’âge légal à 21 ans en matière de consommation du cannabis.
Tests par observation
« Les policiers étaient déjà formés pour faire les tests de coordination (aux personnes qui auraient consommé du cannabis), mentionne l’agent Tremblay. Si le test est positif, on ordonne à la personne de voir l’agent évaluateur qui va déterminer et faire la démonstration qu’elle a été intoxiquée. »
Jusqu’à présent, aucune organisation policière n’aurait un outil semblable à l’alcootest pour détecter la consommation du cannabis.
« Conduire chaud, conduire gelé, c’est non » !
La Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent ainsi que l’ensemble des services de police du Québec, en collaboration avec la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), ont adapté leur slogan à la lumière de la légalisation du cannabis.
Dans un communiqué émis aujourd’hui, ils avertissent les automobilistes qu’ils vont  intensifier « leurs interventions ciblant la capacité de conduite affaiblie par l’alcool ou la drogue, du 29 novembre 2018 au 3 janvier 2019, dans le cadre d’une opération nationale concertée de prévention.
L’opération « vise à rappeler aux citoyens que prendre le volant après avoir consommé de la drogue ou de l’alcool n’est pas une option ».
Les policiers avertissent que la conduite automobile avec la capacité de conduite affaiblie est un acte criminel.
« Les patrouilleurs interviendront de façon intensive, entre autres, lors de la tenue de points de contrôle routier afin de détecter et de procéder à l’arrestation des conducteurs dont la capacité de conduite est affaiblie par l’alcool, la drogue ou une combinaison des deux. »
Par ailleurs, la SAAQ profite de cette période pour tenir une campagne de sensibilisation sur le thème, « Alcool ou drogue : on ne conduit pas. Pas de risques à prendre ». La campagne porte à la fois sur le risque d’être impliqué dans une collision et le risque d’être arrêté.
Encore beaucoup de décès sur les routes
La capacité de conduite affaiblie par l’alcool ou la drogue demeure l’une des causes principales des collisions mortelles au Québec. De 2012 à 2016, chaque année, les collisions dues à l’alcool ont causé en moyenne :
-110 décès (30 %)
-260 blessés graves (15 %)
-1 800 blessés légers (5 %)
De 2012 à2016, chez les conducteurs décédés dans une collision de la route au Québec :
-33 % avaient des drogues licites ou illicites dans le sang.
-19 % avaient du cannabis dans le sang.
-35 % des conducteurs de 16 à 24 ans avaient du cannabis dans le sang