Sa conjointe décédée en quelques mois du virus JC

Jean-Paul Pelletier est en deuil de sa conjointe, Fernande Boucher, décédée quelque temps après avoir reçu un diagnostic de leucoencéphalopathie multifocale progressive.
Selon le résidant de Saint-Césaire, lorsqu’on leur a donné les résultats des tests, on leur a aussi mentionné qu’il n’y avait aucun remède.
Les symptômes ont commencé à la fin du mois d’août. Sa douce oubliait certains éléments de base. « Elle cuisinait, raconte l’homme. Elle a pris un plat dans ses mains et ne savait plus quoi faire avec. »
Ensuite, en septembre, elle est allée souper au restaurant avec ses sœurs pour la fête de l’une d’elles. L’une de ses sœurs est infirmière. « Quand elle a vu comment elle bougeait, elle a cru que Fernande faisait un AVC », dit-il.
Sa belle-sœur et la fille de cette dernière ont donc amené sa conjointe à l’hôpital. Elle y est restée une semaine à passer différents tests sans découvrir ce qu’elle avait. Mme Boucher est retournée chez elle. Quelques jours après sa sortie de l’hôpital, elle n’arrivait plus à éplucher des pommes de terre.
Finalement, le couple s’est rendu au CHUM où un neurologue a fait passer les mêmes tests à la patiente ainsi qu’une ponction lombaire. « Le neurologue nous a révélé qu’il pensait que c’était le virus de JC (autre nom pour leucoencéphalopathie multifocale progressive), avance M. Pelletier. Il avait vu un seul autre patient atteint dans sa vie. » Les résultats sont arrivés une semaine plus tard, confirmant les doutes du docteur.
« On nous a dit que quand quelqu’un développait ce virus, il lui restait entre 1 mois et six mois à vivre », affirme l’homme.
Le neurologue Sylvain Chouinard a indiqué que leucoencéphalopathie était un terme générique pour une atteinte de la substance blanche du cerveau. Plusieurs causes peuvent mener à cette maladie.

« On nous a dit que quand quelqu’un développait ce virus, il lui restait entre 1 mois et six mois à vivre. » – Jean-Paul Pelletier

Incapacité

Après le diagnostic, la dame avait de la difficulté à bouger ses membres. Elle a eu un déambulateur et des préposés venaient la laver à domicile. Son conjoint l’accompagnait pour l’aider dans ses déplacements et pour aller à la toilette.
« Un soir, elle m’a demandé de l’aider pour aller à la salle de bain. En se déplaçant, son pied gauche a plié, mais je ne l’ai pas vu. On est tombé tous les deux, relate M. Pelletier, la voix coupée par l’émotion. J’ai réussi à la relever et aller à la salle de bain. Quand on est revenus, on est tombé une deuxième fois. Là, mon cœur débattait. »
Le Césairois a dû se résigner à signaler le 911 pour que l’ambulance vienne chercher sa conjointe et la conduire à l’hôpital. C’était le 22 octobre, se souvient-il. « Je n’avais pas le choix, sinon on serait allés tous les deux à l’hôpital », image-t-il.
Peu de temps après, il a fait une demande pour une maison de soins palliatifs à Bromont. Elle y est décédée le 10 novembre.
Selon lui, sa conjointe a souffert dans les derniers moments. « Dans ses derniers jours, elle m’a dit qu’elle aurait aimé mieux être frappée (par une voiture) que d’avoir ça», souffle-t-il, ému.
La mère de trois enfants et grand-mère de six petits-enfants était suivie depuis 20 ans pour la leucémie lymphoïde chronique. Elle n’avait pas reçu de traitement depuis 18 ans, puisque son état était toujours en stade A.

Vivre seul

M. Pelletier doit maintenant apprendre à vivre seul avec le vide que le départ de son amour a créé. Des photos d’elle se trouvent à différents endroits dans sa maison, qu’ils habitaient ensemble depuis 1972.
L’homme affirme trouver dur de devoir se faire à manger, puisque sa femme lui préparait ses repas : « Le déjeuner, je le faisais. Mais je n’avais jamais fouillé dans le garde-manger, il y en avait trop. Elle ne voulait pas qu’on touche à sa cuisine. »