Resto St-Mathias : un compromis possible ?

Bien que les choses se soient envenimées entre le propriétaire du resto St-Mathias, Raymond Connolly, et les deux conseillers qui siègent au Comité consultatif d’urbanisme (CCU) de la ville, M Connolly et son neveu espèrent toujours qu’un compromis soit possible pour concrétiser leur projet de logements.

Alors que le CCU a répondu favorablement à la demande de PIIA du contracteur Andrew Connolly pour faire construire 12 logements à l’emplacement de la cantine de son oncle, au 268 Chemin des Patriotes, le projet a essuyé un nouveau refus de la part de tous les membres du conseil municipal, à l’exception de la mairesse, le 9 novembre dernier. On assiste maintenant à de nouveaux développements.

Une plainte pour « menaces »

Lors de la plus récente séance du conseil, soit celle du 14 décembre, M Lépine a répondu à la question d’Andrew Connolly, à savoir pourquoi le projet lui paraissait trop imposant : « Effectivement, le conseil municipal juge que la volumétrie du projet que vous avez présenté ne s’intègre pas de façon harmonieuse au noyau villageois de Saint-Mathias (…) malgré le fait que votre demande respecte les règles normatives en vigueur, le conseil municipal vous demande de revoir le projet (…) »  Toujours lors de cette séance, M Lépine a annoncé que M Rioux et lui-même avaient entrepris des démarches contre Raymond Connolly à la suite de menaces qu’il aurait faites à leur endroit. « Je tiens à dénoncer publiquement que moi-même et M Jean Rioux avons reçu des menaces de violence de la part de M Raymond Connolly. »

Le 15 décembre dernier, le journal a communiqué directement avec M Lépine afin d’en savoir plus sur cette plainte. Celui-ci nous a confié qu’il avait reçu la visite des policiers le jour-même afin de donner sa déposition. Il affirme que lui et M Rioux auraient reçu des menaces verbales, mais que « ça ne s’est pas rendu jusqu’à l’agression physique. » En entrevue, Raymond Connolly nie que des menaces aient jamais été proférées.

Un autre point de vue

Rappelons que les Connolly avaient investi dans l’élaboration de nouveaux plans et de propositions de différentes façades et couleurs de pierre afin de suivre les recommandations du CCU, dans l’espoir de contenter aussi le conseil municipal. La mairesse, Mme Jocelyne Deswarte, avait fait valoir qu’à son sens, la dernière proposition du projet s’intégrait avec harmonie au Chemin des Patriotes.

Selon Mme Deswarte et les Connolly, le projet répondrait également à une problématique liée au manque de logements, notamment pour les jeunes familles. « Des citoyens cherchent des appartements à Saint-Mathias, et voilà l’occasion d’en avoir, au lieu de s’en aller. Des appartements qui peuvent loger les jeunes ménages, avec des enfants, dont l’école est à proximité (…) cet édifice ne gênera pas notre belle église. », avait déclaré la mairesse.

« Je suis ouvert à n’importe quelle dérogation mineure qui ne dérangerait pas le zonage. » – Andrew Connolly

La dérogation mineure, une solution ?

Selon les Connolly, si une dérogation mineure aux règlements d’urbanisme était obtenue afin de reculer de dix pieds la bâtisse qu’ils souhaitent construire, l’église serait encore plus visible des deux bords de la rue et le volume ne serait plus un problème. « On aimerait vraiment pouvoir rétablir le dialogue avec les conseillers. On pense qu’un tel compromis permettrait de suivre leurs recommandations. On veut évidemment que le projet plaise à tout le monde car il sera là pour rester. Mais avant de faire la demande de dérogation mineure auprès du CCU, j’ai besoin de sentir une réelle volonté de la part du conseil municipal, car ce sont de grosses dépenses que j’engage », explique Andrew Connolly.

En entrevue avec le journal, M Lépine a affirmé que même si une part des citoyens s’est exprimée en défaveur du projet des Connolly, il concède que l’autre part des Mathiassois qui lui ont donné leur son de cloche « ne croient pas que le bloc de logements pourrait défigurer le secteur, et qu’il ne dérangera pas plus que le restaurant qui y est déjà. » Mais il demeure inquiet. « Le village est en train de se déchirer », a-t-il déploré.

Selon les Connolly, les citoyens qui redoutent la concrétisation du projet ont « tout simplement peur de perdre leur cantine, un élément important de leur routine. Mais si c’était de leur propriété dont il s’agissait, et qu’on bloquait leurs démarches visant à la rentabiliser ou à toucher à leur argent, auraient-ils le même discours ? »

Ils amènent également le fait que plusieurs autres projets de logements aient été approuvés sur la rue, bien qu’ils soient plus imposants encore.  Le journal a effectivement constaté la présence de plusieurs de ces blocs à proximité de la cantine. Les Connolly conçoivent tout de même que le conseil municipal ne désire pas qu’en soient construits davantage, mais que selon les raisons amenées à la table, il y aurait moyen de s’entendre pour la suite des choses. « Je suis ouvert à n’importe quelle dérogation mineure qui ne dérangerait pas le zonage, qu’il s’agisse de déplacer la bâtisse ou le stationnement, pour autant que j’y trouve une oreille réceptive  et que cela permette de dissiper les inquiétudes. », réitère Andrew Connolly.

Quant à la plainte pour menaces déposée contre Raymond Connolly, le journal a appris de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent que plutôt que d’y donner suite, la police avait préféré encourager messieurs Lépine et Rioux à se tourner vers le Plan de lutte contre l’intimidation des élus (PLI-Élus), « étant donné que la police a été mise au courant de la situation particulière et de la nature du conflit entre le citoyen et les membres du conseil municipal. », a indiqué le Sergent Jean-Luc Tremblay.

Question aux lecteurs :

Êtes-vous plutôt en faveur ou en défaveur de ce projet de logements ?