Respect, habiletés sociales et gestion des émotions : tout ça grâce aux animaux

Avec le programme ScolArmonie qu’elle propose aux écoles, la Césairoise Cindy Guertin enseigne aux enfants le respect, les habiletés sociales et la gestion des émotions à travers les animaux.

L’ancienne éducatrice spécialisée et technicienne en travail social a déserté le réseau de la santé.

« J’avais l’impression de devoir rentrer dans une boîte, pis moi, je ne rentre pas dans une boîte. Pas parce que j’ai un surplus de poids, mais parce que j’aime défoncer les barrières », établit en riant la femme, désormais zoothérapeute.

Depuis 2016, peu à peu, la propriétaire de La fermette aux petits miracles a fait grandir son espace. Elle y ajoute divers animaux principalement issus de rescue et y rallonge son installation au gré de ses nouveaux arrivants. Cochons, poules, lapins, chien et chat à trois pattes y coexistent, notamment. 

Depuis janvier dernier, elle présente son programme de six sessions aux écoles de la Montérégie. La zoothérapeute arrive aux séances avec ses animaux. Les bêtes poilues peuvent représenter, entre autres, une émotion que Mme Guertin développera ensuite avec les élèves. Elle les utilise afin de transposer concrètement ce que peuvent vivre les enfants.

Des besoins grandissants

Les besoins des enfants et les enjeux actuels sont grandissants dans les milieux scolaires. Audrey Proulx, une maman cliente de la fermette, a sauté à pieds joints dans le projet de Cindy Guertin. Ses deux filles vivent du « TSA et TDAH légers/modérés ». « J’étais découragée du système. Ça a été long avant d’être pris en charge. On ne l’est pas totalement encore. On a des miettes », constate-t-elle. Elle dit s’être heurtée à plusieurs barrières en cherchant du soutien pour ses enfants. 

Elle a vu le comportement de sa fille aînée changer dès le début des ateliers à la fermette. « Ma fille s’est ouverte et a cheminé mille fois plus que dans toutes les interventions faites avant. Grâce à une poule », relate la mère. C’est en voyant une poule dehors, rejetée par les autres, sous la pluie, que la fillette a éprouvé un élan d’empathie. « Comme à l’école », a verbalisé la fillette en s’y comparant. Ensemble, elles en ont alors toutes pris soin, en approfondissant sur la situation.

Mme Groulx pointe les moments de vie quotidienne avec lesquels ses filles font des liens. Elle témoigne de l’évolution de ses filles dans ces contextes. 

Les deux femmes ont donc collaboré pendant plusieurs mois pour s’assurer que l’offre de services s’arrimait à la réalité actuelle des écoles, sans ajouter de surcharge au personnel. Petit à petit, ce projet local s’est transformé en une vision régionale d’épanouissement pour les enfants, leurs parents et le personnel scolaire.