Rejets possibles d’eaux usées : Sainte-Angèle se montre rassurante

Le maire de Sainte-Angèle-de-Monnoir, Denis Paquin, assure que jusqu’à présent aucun rejet dans les cours d’eau ne s’est produit à la suite des travaux de mise à niveau de la station d’épuration de la municipalité qui vont s’échelonner d’août à décembre 2018.
« Au moment où on se parle, ça ne s’est pas produit et on est confiant que ça ne se produira pas non plus, affirme en entrevue le maire. On a trois étangs aérés qui ont un grand volume. »
Denis Paquin précise en outre que « les étangs aérés ont été construits pour répondre à un besoin plus grand que ce qu’on a aujourd’hui. Ça nous aide quand on va faire la mise à niveau; on doit continuer à traiter nos eaux alors qu’on doit rénover. »
Le premier magistrat tient à dire que sa municipalité a agi en toute transparence. « On fait tout pour réduire au maximum le risque. C’est par souci de transparence qu’on avise toute la chaîne des municipalités qui se trouvent à être visées ». Celles-ci sont Carignan, Saint-Mathias-sur-Richelieu et Marieville.
Sainte-Angèle avait eu l’an dernier une aide d’un million de dollars du fédéral afin d’améliorer ses installations qui datent des années 1970. « La station n’était pas construite pour faire le traitement de déphosphatation (lutte contre la prolifération des algues bleu-vert). Des ajouts ont été effectués au fil des ans », explique le maire avant d’ajouter que « les équipements ont une durée de vie limitée même s’ils continuent à bien fonctionner ».
Impacts sur l’agriculture ?
Le 8 août dernier Marieville avait publié sur son site Internet un communiqué indiquant qu’il est « possible que malgré les efforts déployés par la Municipalité (Sainte-Angèle) pour conserver un traitement adéquat durant les travaux dans les étangs, des rejets de contaminants dans les cours d’eau dépassent les normes prescrites par le ministère de l’Environnement ».
Ces rejets, lit-on, ont un « un impact potentiel pour les producteurs agricoles et riverains de Marieville ».

« Les étangs aérés ont été construits pour répondre à un besoin plus grand que ce qu’on a aujourd’hui. » – Le maire Denis Paquin

Le document note que la station d’épuration « rejette son effluent dans la branche 4 du ruisseau de la Branche du Rapide, lequel rejoint le ruisseau Saint-Louis, la rivière des Hurons et le bassin de Chambly. Par mesure préventive, la Ville de Marieville tient à vous informer que ces travaux de mise aux normes pourraient affecter la qualité des cours d’eau en aval de la station d’épuration. Cette situation pourrait toucher plus particulièrement les producteurs agricoles et riverains qui utilisent ces cours d’eau comme source d’approvisionnement pour l’irrigation ou abreuver le bétail ».
Normes d’approvisionnement en eau
Christian St-Jacques, président de l’UPA de la Montérégie rappelle que depuis le 1er avril 2005, il est interdit de laisser les animaux s’abreuver dans les cours d’eau, car celle-ci est impropre à la consommation. De plus, « on n’a plus de fermes avec des animaux qui ont accès à des cours d’eau. Les animaux restent dans les bâtiments ». Il juge extrêmement rare qu’en Montérégie des agriculteurs s’approvisionnement directement des eaux de surface. « De toutes les façons, ça prend des permis livrés par les Villes pour prélever de l’eau, et en plus les normes qui sont imposées par l’industrie alimentaire font en sorte que les maraîchers ne peuvent pas se servir des cours d’eau pour s’approvisionner. »
Le président juge « déplorable » qu’on pointe du doigt les agriculteurs. « On travaille depuis 2009 avec les agriculteurs dans le bassin des Hurons pour améliorer la qualité de l’eau par des plantations d’arbustes, par le reboisement et même le réaménagement des milieux humides. »
Visiblement contrarié, Christian St-Jacques fait valoir que « c’est tolérance zéro pour les agriculteurs, peu importe ce qui arrive : un déversement accidentel et on est tout de suite mis à l’amende, mais les municipalités ont le droit jusqu’à 30 % de rejets d’eaux usées. Elles, ce n’est pas grave ».