Transport en commun : qui va payer la facture ?

La proposition d’ajouter un montant estimé à 50 $ aux automobilistes de la banlieue, entre autres, évoquée le 6 novembre dernier par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ne semble pas faire l’unanimité au sein des élus de la région.
L’idée n’a pas fait long feu non plus au sein du gouvernement de François Legault qui a signifié une fin de non-recevoir à la proposition d’imposer une taxe sur l’immatriculation des véhicules de promenades sur l’ensemble du territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et de Saint-Jérôme.
Reste toutefois que le financement du transport en commun demeure entier au cours des prochaines années au regard des différents projets en cette matière (REM, prolongement de la ligne jaune du métro, etc.).
« Comme la politique de financement prévoit une contribution municipale plafonnée à 30 % des revenus globaux de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) ainsi qu’une contribution de 31 % des revenus des usagers, la CMM veut se tourner vers une diversification des sources de revenus afin d’éviter d’augmenter le fardeau foncier des citoyens », peut-on lire dans un communiqué publié le 6 novembre.

« Admettons qu’il ait une taxe sur l’immatriculation, les sommes qui vont être retenues dans la couronne sud doivent retourner pour les services de la couronne sud. » – Le maire Jacques Ladouceur

La commission sur le transport de la CMM pourrait recommander en février prochain la possibilité d’aller vers cette taxe sur l’immatriculation.

Une facture attendue

« Chose certaine, j’étais présent lors de ces discussions, rapporte Jacques Ladouceur, maire de Richelieu et préfet de la MRC de Rouville. Peu importe les moyens qui vont être retenus. Admettons qu’il ait une taxe sur l’immatriculation, les sommes qui vont être retenues dans la couronne sud doivent retourner pour les services de la couronne sud. »
Le premier magistrat dit qu’il va tout essayer pour que les contribuables de sa municipalité paient le moins de taxe possible. « Les maires sont tous comme ça. Je n’invente rien. Par contre, la facture arrive qui va la payer ? Il y a des idées, dont on peut s’inspirer, peut-être ailleurs. »
Une autre avenue qui a été évoquée dans ce débat par la ministre responsable de la métropole, Chantal Rouleau, serait de transférer un point de la TVQ pour les projets de transports collectifs dans les municipalités. « Comment on va évaluer ce montant ? », se demande le maire de Richelieu qui voit un « beau débat à venir » à ce sujet.
Une des solutions, tient-il à proposer, serait d’amener Québec et Ottawa à payer les taxes foncières comme tous les citoyens pour leurs édifices qui se trouvent dans les municipalités.

Avoir pour son argent

Carignan, à l’instar de Richelieu, Chambly, et Saint-Mathias, fait partie de la CMM. « L’automobiliste paie déjà un montant pour le transport dans les frais d’immatriculation, paie des taxes sur sa propriété dont une partie fiance le transport en commun. Il y a d’autres moyens, peut-être s’adresser au gouvernement fédéral », plaide Patrick Marquès, maire de Carignan, pour qui l’idée d’ajouter une taxe s’apparente à une « mauvaise perception d’aller (la) chercher chez les automobilistes ».
La mairesse de Saint-Mathias, Jocelyne Deswartes n’a pas voulu commenter ce sujet. « Généralement le conseil et la population trouvent que le service qu’on reçoit à la CMM pour ce que ça coûte, ça ne vaut pas nécessairement le coût, surtout pour le transport en commun à Saint-Mathias, indique Philippe Gaudet, directeur général. On ne peut pas dire à date qu’il est très efficace. […] Ça risque d’être mal reçu, c’est mon opinion. »
Il n’a pas été possible d’avoir les commentaires du maire de Chambly, Denis Lavoie.