Huit questions à Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois et candidat dans Beloeil-Chambly

La campagne électorale n’est pas encore lancée. Elle devrait se faire en septembre, mais déjà, différents candidats ont annoncé leur intention. C’est le cas d’Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois, qui a choisi la circonscription de Beloeil-Chambly.

Le Journal s’est entretenu avec lui et le fera avec les différents candidats de la circonscription en vue des élections du 21 octobre, qui sont désormais à date fixe.

Veuillez vous présenter et résumer votre parcours.

« Je suis diplômé en anthropologie et en histoire de l’Université de Montréal. Mon premier vrai emploi, je l’ai eu avec Jacques Parizeau à la fin des années 1980. Ensuite, j’ai travaillé vingt ans dans le secteur des arts et de la musique (avec ses entreprises Les Productions culturelles Paradigme inc. et Diffusion YFB inc.), notamment comme gérant d’Éric Lapointe. J’ai aussi été président de l’ADISQ et du Jour de la Terre. En 2008, j’ai été élu dans la circonscription de Drummond et ensuite dans Johnson. J’ai été ministre de l’Environement de 2012 à 2014. Ensuite, je suis tombé dans le vice et suis devenu chroniqueur politique pour différents médias. Ça a été le fun. Je suis ensuite retourné encore plus dans le vice et revenu en politique. »

Pourquoi avez-vous décidé de revenir en politique?

« Il restait de la politique dans le bonhomme! La passion était encore largement là. L’autre élément, ce n’est pas moi qui le décide. Il fallait que quelqu’un reprenne le Bloc et lui redonne sa pertinence. Le Québec se fait marcher dessus par le fédéral. Les décisions sont toujours prises au détriment du Québec. Le Québec se porte mieux quand il y a plus de députés du Bloc à Ottawa. »

Qu’est-ce que représente la circonscription de Beloeil-Chambly pour vous?

« C’est un emblème incroyable. J’étais envieux des anciens députés. Je trouve que c’est la plus belle circonscription au Québec en raison de son emplacement, de sa villégiature et du récréotourisme. Les jeunes familles sont concentrées dans le comté. Elle a aussi une belle valeur historique. Quand tu es un nationaliste, le berceau des patriotes au Québec, c’est important. Dans la Montérégie, le Bloc a une possibilité de gain important. Je veux être au milieu de cette zone. »

Quelle sera votre présence dans la circonscription cet été et durant la campagne?

« J’y viens déjà plusieurs fois. Je passe par là quand je vais à Ottawa ou à Montréal. Je veux faire un maximum de rencontres. Comme chef, je ne peux pas être aussi présent qu’un candidat local, mais comme je ne suis pas à travers le Canada, j’ai plus de temps. »

Si vous êtes élu, comment gérerez-vous votre temps dans la circonscription en étant chef de votre parti?

« Rendu là, ça ne changera pas mon travail d’élu dans la circonscription. J’ai toujours protégé un temps de présence. Mes employeurs seront les citoyens de Beloeil-Chambly et ce sont eux qui disposeront de mon mandat quand il sera fini. Je leur serai redevable. Je me dois d’être présent. Comme chef, j’aurai plus de responsabilités, mais je serai aussi capable de faire des gains pour Beloeil-Chambly. Dans les enjeux, je mettrai tout mon poids de chef. Du côté du transport collectif, les gens doivent avoir un accès plus rapide et efficace. J’ai rencontré le maire de Richelieu (Jacques Ladouceur) qui m’a parlé des problèmes d’érosion avec la rivière Richelieu. C’est une veine cruciale, qui cause des problèmes notamment en raison d’activités humaines. Il faut être capable de prendre les bonnes mesures. »

Quels sont les engagements que vous prendrez pour la circonscription?

« Je veux rencontrer les maires de toutes les villes et les groupes afin de pouvoir mettre en place une plateforme. Je ne veux pas simplement aligner des mots sur une feuille dont personne ne s’occupera ensuite. Je veux une plateforme qui sera réalisable. Il faut aussi être capable d’accrocher un ministre dans les couloirs pour faire avancer les dossiers. Comme député, je cherche des résultats durables. »

Quels sont vos engagements pour le Québec avec le Bloc québécois?

« Le Bloc a longtemps été défini comme opposé à tout. Ça ne m’intéresse pas. Ce que je veux mettre de l’avant, c’est un programme qui mobilisera les Québécois autour d’un plan. Au Québec, on a des recherches, on a un réseau de PME, qui est envié et qui est un héritage, on a des structures économiques et on a des ressources diversifiées. Là, l’argent est dépensé pour l’Est du Canada dans le pétrole, qui est nocif pour l’environnement. Le Québec peut et doit devenir un modèle économique plus valable sur le plan environnemental. »

Pourquoi le Québec doit-il élire des députés du Bloc québécois?

« Je suis convaincu que le Québec se porterait de mieux en mieux selon l’importance du nombre de députés du Bloc élus. Si l’on détient la balance du pouvoir, le gouvernement ne pourra pas adopter sans un tiers parti. Le Bloc, on est indépendant et on travaille pour le Québec. Il y aura une entente s’il y a un gain clair pour le Québec.

J’ai toujours dit que ça me prend un minimum de vingt députés mais je me concentre sur le maximum, dont je me garde de dire le nombre. »