Quatre familles à la rue

Un violent incendie s’est déclaré au 1209-1215, 2e Rue à Richelieu durant le long week-end. L’immeuble est complètement détruit.

Une robe de chambre, des gougounes et son cellulaire. Voilà ce qu’il reste de l’ancienne vie de Sabrina Darche, 42 ans, sauvée de justesse par les pompiers dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 mai alors que les flammes calcinaient l’immeuble. Comme elle, trois autres familles ont perdu beaucoup, voire tout. Il était 3 h 30 environ au 1209-1215, 2e Rue à Richelieu lorsque le feu s’est déclaré, a priori sur le toit. L’origine reste inconnue. « J’ai entendu un boum au plafond qui m’a réveillée. Lorsque j’ai tiré les rideaux, je ne voyais rien à cause de la fumée. C’est là qu’un pompier est parvenu à défoncer ma porte pour me faire sortir. »

« Ma priorité désormais est de me mettre un toit au-dessus de la tête. » – Sabrina Darche

« J’ai tout perdu, souffle Mélanie Théberge, qui recherche un 4 1/2 à Richelieu pour rester à proximité de l’école. Je suis passionnée de couture et j’avais confectionné des habits pour mes enfants. Tout a disparu, il ne reste que des souvenirs. C’est dur. » Les pompiers de Richelieu, de Marieville, de Chambly et de Saint-Mathias sont vite arrivés sur les lieux pour finalement maîtriser le brasier après plus de quatre heures de lutte. « Pour des raisons de sécurité, le bâtiment a été démoli jusqu’aux fondations », précise la Ville. 

Le sinistre n’a fait aucune victime humaine, à quelques minutes près, mais deux chats, de deux propriétaires différents, seraient décédés. L’un d’eux appartient à Sabrina Darche, qui ne perd pas espoir. « J’ai deux chats. Je pensais que les deux avaient péri. J’en ai retrouvé un sain et sauf autour des décombres, mais traumatisé. Nous n’avons pas encore de signes de vie de l’autre. Cependant, nous n’avons pas retrouvé son corps. Avec un peu de chance, il a pu se sauver. Je vis seule et ces chats signifient beaucoup pour moi. »

Nouveau départ

Aujourd’hui, Sabrina Darche redémarre pratiquement de zéro et accuse le coup. « Je devais reprendre le travail, confie la préposée aux bénéficiaires. Je venais justement de me racheter des uniformes pour reprendre le travail la semaine prochaine, car j’étais en arrêt maladie. Ma priorité désormais est de me mettre un toit au-dessus de la tête et ce n’est pas facile avec la pénurie de logements. Je cherche actuellement sur Richelieu, Chambly, Marieville ou Saint-Mathias. Ce n’est pas évident. »

En ce moment, l’énergie est aussi employée pour refaire tous les papiers et autres cartes bancaires ou d’assurance maladie. « Beaucoup d’amis se sont manifestés et essayent de me réconforter. J’essaye de voir cela comme un nouveau départ, mais je suis détruite. J’ai connu beaucoup de malheurs dans ma vie et cela s’ajoute encore. »

Tourner la page est loin d’être évident. Mélanie Théberge poursuit. « Je suis résiliente, je ne me laisse pas abattre. Mes enfants ont besoin d’une mère avec une attitude positive. J’ai tout perdu, mais je sais qu’en bout de ligne, quelque chose de positif sortira de cela. L’école de Richelieu récupère déjà des vêtements. »

Solidarité

Une vague de soutien s’est manifestée, selon la Ville de Richelieu. « Nous sommes reconnaissants envers la communauté, qui a fait preuve d’un élan de générosité spontané, autant de la part de commerçants, d’organismes que de simples citoyens. » Des pompiers ont même organisé un lave-auto de solidarité dimanche, devant leur caserne, afin d’aider tous les sinistrés.

Des Go Fund Me ont été créés pour aider les familles. « Les gens sont logiquement plus touchés pour aider une famille plus nombreuse, poursuit Sabrina Darche. Mais j’espère ne pas être oubliée, car j’ai tout perdu et je ne suis pas assurée. »

Présente sur les lieux du drame, une victime a été touché du soutien qu’elle a reçu. « On a pleuré deux fois. Dimanche, car nous avions tout perdu. Lundi, devant la générosité des gens. »