Quatre ans après le déclenchement de la COVID-19 : retour avec les jeunes
Presque quatre ans après le début des bouleversements causés par la COVID-19 au Québec, des élèves de l’école secondaire de Chambly reviennent sur ce passage obligé.
Le 13 mars 2020, le gouvernement Legault a annoncé la fermeture des écoles durant deux semaines pour ralentir la progression de la pandémie. « On était contents, car il n’y avait pas d’école », déclarent d’emblée Claralie Célicourt, élève de deuxième secondaire, et Éli Roy, élève de troisième secondaire. C’est un autre son de cloche pour Alexis Meloche, élève de deuxième secondaire, qui souligne préférer l’école aux congés.
L’isolement s’installe
Ces deux semaines se sont étirées sur des mois à ne plus mettre les pieds dans un établissement scolaire. L’isolement lié au confinement s’est fait sentir à divers degrés. « Après un an de confinement, on est tous tannés de notre famille. Tu veux voir tes amis. C’était très isolant », prétend Claralie, malgré le fait qu’elle se définisse comme une fille casanière. « C’était très dur, surtout pour la famille. On voyait souvent mes grands-parents. On ne les a pas vus pendant deux ans », émet de son côté Éli, qui fréquentait alors l’école De Salaberry. « Je trouvais ça plate, car je joue excessivement avec mes amis », renchérit Alexis, qui allait à l’école Madeleine Brousseau. Claralie en rajoute. « Ça a affecté beaucoup le moral. Ce n’est pas mon cas, mais je suis sûre que plusieurs ont souffert de dépression. Personnellement, moi, c’était de l’ennui », évoque-t-elle.
Pour Alexis, le jeu vidéo en ligne, avec ses amis, a pris beaucoup de place. Claralie, qui fréquentait l’école du Parchemin à Carignan, ajoute avoir passé beaucoup de temps sur les divers appareils électroniques. Elle a également aidé sa mère, qui gère une garderie à domicile. Pour Éli, la patinoire au coin de sa rue, où il jouait au hockey, lui a permis de passer le temps.
L’école à distance
Avec la COVID-19, l’école à distance s’est implantée au Québec. Une adaptation a été nécessaire, autant pour les élèves que les enseignants. « Je trouvais ça très drôle. Il y a plein de profs qui ne savaient pas comment ça marchait. On ratait des cours, car les gens ne savaient pas partir de réunions Teams », rigole Alexis. Éli a apprécié cette façon de faire, qui lui permettait d’aller jouer au hockey pendant les pauses.
« Mais après un petit bout, je me suis dit que je ne comprenais plus rien. C’est plus compliqué de comprendre avec un ordinateur », confie-t-il. Il ajoute que sa famille n’est pas trop « électronique ». Claralie a vu un effet à la baisse sur ses notes.
« Tu es chez toi, tu as ton téléphone, tu es distraite. Sur l’ordinateur, tu peux sortir et jouer sur Internet ou texter entre amis », met-elle de l’avant. Elle ajoute que le son des enfants de la garderie de sa mère ainsi que ses trois frères et sœurs, aussi sur Teams en même temps, ont contribué à miner la concentration.
Des retrouvailles masquées
Les retrouvailles ont eu lieu après la période d’école à distance. Certains ont peiné à se reconnaître avec leur nouvelle chevelure. Ce retour en classe a impliqué la notion de mesures sanitaires, dont le port du masque et des bulles-classes. « Je n’ai pas aimé juste voir le haut du visage. C’est assez dur, affirme Éli, qui vit avec un problème auditif. Je n’arrivais pas à comprendre. » Éli rapporte avoir eu de la difficulté à retrouver la discipline nécessaire une fois en classe. « Tu as chaud, c’est humide, tu veux respirer en paix mais tu ne peux pas. Ça pouvait jouer sur la concentration », explique Claralie. La présence des masques a aussi complexifié le travail des enseignants. « La prof ne savait jamais qui parlait. Certains niaisaient et elle ne pouvait pas savoir qui c’était », soulève Alexis.
« C’était bien vu de proche, mais de loin, ça a donné beaucoup de points négatifs. » – Claralie Célicourt
Recul sur la situation
« Quand tout est correct, on a l’impression que c’est normal, mais on est chanceux d’avoir cet état-là. Je profite à 100 % et j’essaie d’avoir le plus de fun possible, car ça peut arriver de nouveau n’importe quand », soutient Éli, qui ne tient pas pour acquis sa réalité actuelle. « J’en profite le plus possible quand je joue avec mes amis. Je joue longtemps! », insiste Alexis.
Claralie y a vu des avantages. « J’avais la paix à rester chez moi », dit-elle. Sur les plans scolaire et social, elle y reconnaît des failles. « C’était bien vu de proche, mais de loin, ça a donné beaucoup de points négatifs », complète-t-elle.