Protection de la faune aquatique: La réglementation de moins en moins respectée

FAUNE. Le nombre de plaisanciers et de pêcheurs ayant commis des infractions pendant la période d’interdiction d’accès au refuge faunique Pierre-Étienne-Fortin, du 20 juin au 20 juillet, a augmenté cette année. Le COVABAR, alarmé par la situation, désire

Comme l’explique le biologiste responsable des projets de sensibilisation au COVABAR, César Largaespada, la pêche est seulement interdite pendant la période de reproduction du chevalier cuivré, une espèce de poisson en péril, et seulement dans deux des trois zones du refuge. Selon lui, la réglementation devrait empêcher la pêche en tout temps dans toutes les zones.

«Ça fait quatre ans que nous travaillons avec le même niveau d’efforts et je ne vois pas de changements», affirme M. Largaespada.

Le COVABAR organise aussi des activités de sensibilisation dans le secteur des îles Jeannotte et aux Cerfs à Saint-Charles-sur-Richelieu. Le biologiste estime que ces zones devraient être protégées au même titre que le refuge.

Il mentionne que les trois sites forment un seul et même écosystème, car après leur naissance les alevins, c’est-à-dire les jeunes poissons, sont transportés par les courants jusqu’aux îles où ils s’alimentent.

«Si nous protégeons les œufs, mais que les bébés se font tuer plus loin, ce n’est pas logique», déclare le biologiste.

De nouvelles mesures

En attendant que la réglementation change, le COVABAR a trouvé une nouvelle façon de conscientiser les pêcheurs, même les plus expérimentés, qui confondent les espèces de chevaliers avec la carpe.

Des panneaux les informent sur la réglementation de remise à l’eau obligatoire des chevaliers et meuniers pêchés accidentellement et les différences entre ces derniers et la carpe. Ils ont été installés près de la rampe d’accès à l’eau de Saint-Mathias-sur-Richelieu ainsi qu’au parc Michel-Chartrand à Richelieu. D’autres panneaux devraient aussi être érigés à Chambly.

Du côté des îles, des travaux de stabilisation et de revégétalisation des rives sont prévus cet automne, car elles subissent les effets de l’érosion causée par les vagues provoquées par les embarcations.

Les espèces de poissons protégées

Le refuge faunique Pierre-Étienne-Fortin a été créé en 2002 pour protéger la plus importante frayère connue du chevalier cuivré, une espèce uniquement présente que dans un tronçon de la rivière Richelieu et du fleuve Saint-Laurent. Le site permet aussi de conserver l’habitat de reproduction de plusieurs autres espèces de poissons en péril, notamment le chevalier de rivière, le dard de sable et le fouille-roche gris. Pour protéger les chevaliers et les meuniers présents dans la rivière Richelieu, la réglementation interdit que ces espèces  soient pêchées.

Entre le 13 juin et le 19 août

– 715 personnes ont été sensibilisées aux alentours du refuge faunique

– De ce nombre, 314 personnes étaient en infraction entre le 20 juin et le 20 juillet

– 487 personnes ont été rencontrées dans le secteur des îles Jeannotte et aux Cerfs