Projet éolien à Sainte-Angèle-de-Monnoir : l’initiative est lancée
Quatre éoliennes devraient être installées prochainement sur le territoire de Sainte-Angèle-de-Monnoir. Une initiative retenue par l’appel d’offres d’Hydro-Québec mais qui ne plaît pas à tout le monde.
Denis Paquin se veut rassurant. Le maire de Sainte-Angèle-de-Monnoir appuie le dossier d’installation d’éoliennes soumis par la Coopérative d’électricité de Saint-Jean-Baptiste et son partenaire Boralex, lors d’un appel d’offres d’Hydro-Québec, qui souhaite augmenter de 50 % sa production d’électricité d’ici 2050.
Le projet, nommé « Éolien Monnoir », s’installera aussi sur le territoire des villes de Sainte-Brigide-d’Iberville et de Saint-Césaire, et comptera entre 15 et 20 éoliennes. Le contrat d’achat d’électricité s’établit sur 30 ans et représente un investissement de 270 millions $, selon les promoteurs.
« Pour le moment, ce sont bien quatre éoliennes qui seront installées sur le territoire de la municipalité, mais rien n’est encore figé, assure l’élu. La position du conseil municipal est de s’inscrire dans quelque chose de plus grand que la ville. Ce sont des visées gouvernementales. Il faut varier nos ressources d’énergie et ne plus compter que sur l’hydroélectricité pour se diriger vers l’éolien. Nous voulons décarboner le Québec. »
Intérêt général
Devant l’inquiétude possible de la population locale, Denis Paquin assure la prendre en considération.
« Nous n’irons pas contre l’acceptabilité sociale de nos citoyens. Lors des nombreuses réunions d’information concernant ce projet, j’ai constaté qu’il subsistait de sains questionnements, mais pas de résistance déraisonnable. Les promoteurs ont répondu le plus honnêtement possible à toutes les questions. L’approche a été respectueuse et a désamorcé les craintes. »
Concernant les retombées, Sainte-Angèle-de-Monnoir pourra profiter d’avantages substantiels. « Les dividendes seront les mêmes pour les promoteurs et les municipalités, insiste Denis Paquin. Tout le monde est logé à la même enseigne selon la production de kilowatts. Cela se traduira par une pression moins forte sur les taxes des citoyens. »
Néanmoins, une pétition contre ce projet circule dans les rues de la ville. Le maire en est conscient, mais il estime que le jeu en vaut la chandelle. « Le nombre de signataires n’est pas significatif en termes de nombre, précise-t-il. On est des élus, nous devons prendre les meilleures décisions pour la collectivité. »
Une pétition contre le projet
Louis Boisvert, entrepreneur général, fait partie des instigateurs de cette pétition, qui compte pour le moment neuf signataires sur Internet mais bien plus sur papier. « Les gens de Sainte-Angèle-de-Monnoir sont calmes de nature et ils n’ont certainement pas montré d’opposition outre mesure durant les réunions. Mais l’acceptation sociale concernant ce projet est loin d’être à 100 %. Les gens proches du secteur sont farouchement contre et ceux du centre-ville, plus modérés, car certainement qu’ils ne se rendent pas compte. »
Le citoyen estime que l’éolien n’est pas une solution viable et il justifie son point de vue par une étude de CanmetÉNERGIE, un centre canadien de recherche et de technologie en matière d’énergie propre. « Le sud du Québec fait partie des régions les plus ensoleillées du pays. Pourquoi ne pas se diriger alors vers le solaire? »
Une réflexion qui l’interpelle surtout depuis qu’Hydro-Québec a publié une vidéo sur la « maison de demain », où l’énergie photovoltaïque est présente grâce à des panneaux solaires disposés sur le toit et le jardin.
« C’est un discours contradictoire d’Hydro-Québec, fait remarquer Louis Boisvert. On pourrait avoir une solution permanente grâce à l’énergie solaire au lieu d’avoir des éoliennes de près de 200 mètres de haut qui dénatureront le paysage! »