Prévention contre la rage

Chaque année, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs encourage les citoyens à contribuer à la surveillance d’animaux contagieux en les signalant. Qu’en est-il de ces animaux? Le Journal s’est entretenu avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP).

Quels sont les animaux à risque?

« La rage peut être transmise à tous les mammifères, incluant l’humain. La transmission peut se faire principalement par la salive d’un animal infecté, souvent par une morsure.

Chaque variant est habituellement propre à une espèce (dite “ réservoir “), au sein de laquelle la maladie se maintient. Pour la rage du raton laveur, le réservoir principal est le raton laveur. La moufette est aussi considérée comme un réservoir potentiel de ce variant. Dans le sud du Québec, on considère également le renard comme étant à risque puisqu’il fréquente les mêmes milieux que les ratons et les moufettes.

Pour la rage de la chauve-souris, toutes les espèces de chauves-souris sont considérées comme à risque élevé, comme elles sont toutes des espèces “ réservoirs “. »

Comment reconnaît-on un animal qui a la rage?

« Chez l’animal, la rage peut se manifester sous deux formes : la rage dite “ muette “ ou celle dite “ furieuse ”. Dans le cas de la rage muette, l’animal peut devenir déprimé ou amorphe et se retirer dans des endroits isolés. S’il s’agit d’un animal sauvage, il peut également cesser d’avoir peur des humains. Un animal habituellement nocturne peut également devenir actif le jour. Une paralysie partielle des membres postérieurs, ou complète, peut aussi être observée.

Dans le cas de la rage furieuse, les animaux peuvent se montrer extrêmement excités et agressifs. Ces animaux peuvent parfois se mordre les pattes, attaquer des objets inanimés, d’autres animaux ou des humains. Les périodes d’agressivité peuvent alterner avec des périodes de dépression. Un animal atteint de la rage présente souvent un changement de comportement ou une paralysie progressive. »

Que faites-vous avec un signalement? Les procédures de A à Z? Qu’advient-il de l’animal?

« Lorsque l’animal répond aux critères (en Montérégie), un technicien du MFFP va récupérer l’animal qui sera euthanasié et envoyé au Centre québécois de la santé de la faune (CQSAS – basé Saint-Hyacinthe) pour analyse de rage. Le CQSAS s’occupe de la disposition des carcasses (incinération). Si le test est positif à la rage, le résultat sera confirmé par des tests réalisés par l’ACIA à Ottawa. Dans les cas de tests positifs, la Direction de santé publique de la région est informée afin qu’ils s’assurent qu’il n’y a eu aucun humain en contact avec l’animal et, en cas de contact, ils assureront la prise en charge appropriée des personnes.

Si l’animal ne répond pas aux critères (ex. : ce n’est pas un animal malade, mais un animal nuisible), le citoyen est redirigé vers les ressources et les informations qui pourront l’aider.

Si le signalement implique un contact entre un animal et un humain, le citoyen reçoit la consigne de laver la plaie avec de l’eau et du savon pendant dix minutes et de contacter Info Santé au 8-1-1, ou de consulter un professionnel de la santé sans tarder. »

Que risque-t-on lorsqu’on se fait attaquer par un animal ayant la rage?

La rage est une maladie contagieuse et mortelle causée par un virus. Elle peut affecter tous les mammifères, c’est-à-dire les animaux sauvages, les animaux domestiques et les humains. Le virus se trouve dans la salive, dans le liquide intracérébral et dans les tissus nerveux d’un mammifère infecté. Le virus ne traverse pas la peau saine. Il peut être transmis par une morsure, une griffure ou lors d’une exposition des muqueuses (yeux, bouche, cavité nasale) ou d’une plaie à la salive ou à un autre matériel infectieux de l’animal infecté. Une fois transmis à travers une plaie, le virus voyage ensuite jusqu’au cerveau par les nerfs. À ce stade, l’animal ou la personne infectée développe des symptômes qui sont irréversibles et qui ne se soignent pas. À partir du moment où les symptômes apparaissent chez l’humain, la mort est inévitable. La maladie humaine est rare, entre autres en raison des vaccinations préventives.

Pour la surveillance de la rage du raton laveur en Montérégie, le MFFP demande aux citoyens de signaler les animaux suspects répondant aux critères suivants :

Un raton laveur, une mouffette ou un renard, trouvé en Montérégie ou en Estrie, qui est mort, même si c’est dans un accident de la route ou qui présente un des symptômes suivants : l’animal semble très malade; il est moribond; il a l’air désorienté; il est anormalement agressif; il est paralysé.

Pour signaler la présence d’animaux suspects en toute saison, composez le 1 877 346-6763, du lundi au vendredi de 8 h 30 à 16 h 30, ou contactez en tout temps le www.rageduratonlaveur.gouv.qc.ca.

Bloc info

– En Montérégie, de 2006 à 2009, 104 cas de rage ont été détectés chez les ratons, les moufettes et un cas chez un renard roux, tous des variants du raton laveur.

– De 2010 à 2014, aucun cas de rage du raton laveur n’a été détecté au Québec.

– En 2015, un cas a été détecté dans la portion québécoise de la réserve autochtone d’Akwesasne, où aucune intervention de contrôle n’avait été effectuée.

– Depuis 2015, aucun autre cas de rage du raton laveur n’a été détecté au Québec.

– De 2011 à 2019, 1 à 14 cas de rage de la chauve-souris sont rapportés par année dans la province.