Première neige : les VTT au neutre

MÉTÉO. Si l’arrivée tardive de la neige et les temps doux en décembre ont fait le bonheur de plusieurs, les adeptes de la motoneige font grise mine. Le club VTT coureurs des bois Rive-Sud (CBRS) a perdu près de la moitié de ses membres, soit 400 participa

Le président du club Michel Dumontet craint que cette situation hypothèque l’hiver prochain. « Les clubs sont des organismes à but non lucratif. On vit avec les droits d’accès, mais lorsque nous n’avons pas de sentiers d’ouverts, les gens ne prennent pas leur accès et cela entraîne une perte de revenus », explique-t-il.

Généralement, le club compte près de 1000 membres par année. Les droits d’accès pour la saison sont vendus pour 250 $, pour un budget annuel qui tourne autour de 80 000 $. La situation actuelle prive le club de près de la moitié de son budget, avec environ 40 000 $ à gagner d’ici la fin de la saison.

Selon M. Dumontet, si la température ne se rafraîchit pas rapidement, peu de gens prendront un abonnement de saison. Ces pertes financières occasionneront certains problèmes pour permettre le bon fonctionnement des activités du club.

Assurance, signalisation, machinerie, diesel et entretien font partie des coûts que doit assumer le budget du club. « Si on suit la météo à long terme, il n’annonce pas encore de temps froid. Si ça crée un manque à gagner cette année, il se poursuivra l’an prochain. Si ça continue comme ça, il va manquer de l’argent quelque part », prévient M. Dumontet.

Une situation similaire s’est déjà présentée il y a quatre ans, mais s’était résorbée après les Fêtes. Il s’agit donc d’une première pour le club, dont les conditions météorologiques ne lui permettent pas d’ouvrir ses sentiers.

Pour en permettre l’ouverture, il faut un minimum de 30 cm de neige au sol et des températures à moins 15 °C pendant trois jours consécutifs, durant la période effective du 15 décembre au 15 mars.

Les sentiers ne peuvent donc pas être ouverts présentement, n’ayant pas encore eu ces températures trois jours de suite. Le gel permet d’assurer que les fossés sont bien remplis de neige pour créer des ponts de glace et éviter d’endommager les cultures et les sols.

M. Dumontet et son équipe vérifient régulièrement les points stratégiques des sentiers pour commencer dès que possible à passer les machines prochainement pour ouvrir les sentiers.

Il importe au président du club de respecter ces conditions, afin de ne pas abimer les terres sur lesquelles il a un droit d’accès, afin d’en respecter les conditions établies avec les propriétaires. S’il advenait un problème et que le club perdait ses droits d’accès, les sentiers seraient donc plus accessibles.

Pas trop dur pour les commerçants

L’absence de la neige a aussi affecté les commerces qui se spécialisent dans les VTT et les motoneiges. Le distributeur DL Performance de Chambly a remarqué un certain retard dans sa saison.

Le directeur général François Lamarche est convaincu que l’enthousiasme qu’a procuré la première neige se reflètera en janvier. « C’est certain que ça a eu un impact, mais l’enthousiasme a grandi et ce ne sera que partie remise en janvier », assure-t-il.

Il ajoute également que son entreprise a prévu le coup et a effectué des commandes en conséquence de la météo.

Chez Les véhicules d’à côté à Marieville, le propriétaire René Côté s’en sort plutôt bien, remarquant une hausse de 25 % de ses ventes par rapport au mois de décembre dernier.

M. Côté attribue ces bons résultats à la qualité de ses produits, mais reconnaît que si la neige s’était pointée le bout du nez plus rapidement, ses ventes auraient été encore plus importantes.

À la boutique Moto Sport à Saint-Césaire, Robert Généreux n’a pas non plus remarqué de différence. Proposant seulement des VTT, le magasin roule ainsi pour quatre saisons et rejoint le public tant récréatif qu’utilitaire.

Certains équipements comme les chenilles ou les pelles à neige ont toutefois été moins populaires jusqu’à maintenant.

En date du 5 janvier 2016, la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec indique sur son site web que peu de sentiers en Montérégie sont ouverts, la plupart se trouvant seulement partiellement ouverts. Selon M. Dumontet, la moitié des clubs ont commencé à ouvrir les sentiers, et seulement le tiers de ce nombre serait praticable dans la région.