Pour l‘expérience d’un ministre des Finances

La 33e édition du Parlement étudiant du Québec donnera durant quelques jours le rôle du ministre des Finances à un Chamblyen.
La ville de Chambly sera bien représentée au Parlement étudiant du Québec (PEQ), qui a débuté le mercredi 2 janvier. Un des participants, Jean-François Laguë, est Chamblyen d’origine et représentera même la circonscription de Chambly pour la simulation. Il occupera le rôle du ministre des Finances au sein du gouvernement Rouge, « un gouvernement plus de droite », explique-t-il. Il s’agit d’un des rôles les plus importants au PEQ, puisqu’il a dû construire un budget qu’il devra défendre devant l’Assemblée.
Le Parlement étudiant est une reconstitution des travaux de l’Assemblée nationale et a lieu chaque année du 2 au 6 janvier.
« Ce sera la cinquièmefois que je participe au Parlement étudiant du Québec. Cette année, en se rapportant à mon CV, on m’a désigné ministre des Finances. Je ne pouvais pas refuser », explique l’étudiant en génie géomatique à Laval, après qu’il ait étudié en administration aux HEC.
Pour une 33 année, plus de 140 jeunes issus des quatre coins du Québec siégeront à la place des élus dans l’enceinte de l’Assemblée nationale à l’occasion du PEQ.
Mais le travail a commencé bien avant pour M. Laguë. « Pour écrire le budget du Québec, il n’y a pas de méthode sur Internet. J’ai dû consacrer une centaine d’heures à écrire environ 120 pages afin de trouver du financement à tous les ministères. »
Étant du parti politique de droite, lui et son parti ont affiché leurs priorités en fonction de ce qu’ils considéraient comme des incontournables pour un parti de droite. C’est ainsi qu’il devra défendre de son budget, entre autres, pourquoi il a décidé d’offrir aux entreprises une importante baisse d’impôt.

Jusqu’au 6 janvier

Jusqu’au 6 janvier, les caucus des « Bleus » et des « Rouges » présenteront six projets de loi, deux budgets et deux projets de livre, qui porteront notamment sur la santé, l’environnement et l’éducation. Les deux caucus formeront tour à tour le gouvernement et l’opposition officielle.
« Les défis que les participants relèvent sont nombreux. Ils devront prononcer des discours dans le Salon bleu, défendre leurs projets de loi en commission parlementaire ou encore faire face à la critique des médias », explique Francis Bouchard, président du conseil d’administration de l’Assemblée parlementaire des étudiants du Québec, l’organisme derrière cette initiative.

Même les journalistes

D’ailleurs, le quatrième pouvoir a aussi sa place dans le Salon bleu lors du Parlement étudiant du Québec. L’équipe de journalistes produira deux journaux distincts chaque jour ainsi que des reportages et des capsules vidéo. Cette vingtaine de correspondants parlementaires en herbe alimentera les débats tout au long de la simulation. Pour suivre l’actualité des travaux de l’Assemblée nationale au début du mois de janvier, il suffira de s’abonner à sa page Facebook (https://www.facebook.com/journalistesparlementetudiant).
Les 140 participants du Parlement étudiant du Québec proviennent de tous les milieux : de New Richmond à Gatineau en passant par le Saguenay-Lac-Saint-Jean, Québec et Montréal. Étudiants en science politique, en droit, en pharmacie ou en journalisme ou encore jeunes professionnels, ils sont avant tout des personnes qui s’intéressent à comprendre le fonctionnement de notre démocratie au Québec et à pratiquer la participation citoyenne.
« C’est une expérience éducative sans pareille. Les participants, autant chez les parlementaires que chez les journalistes, sont appelés à se surpasser et à remplir des défis qu’elles et qu’ils ne croyaient pas possible d’accomplir, ce qui encourage la participation citoyenne active le reste de l’année », ajoute Francis Bouchard.
Pour M. Laguë, l’expérience est enrichissante, mais ce n’est pas pour autant qu’elle le guidera vers un parti politique plus tard. « Faire de la politique n’est pas une finalité pour moi. Ce serait à voir par la suite. »

Une expérience prometteuse

Depuis maintenant plus de trente ans, près de 2 000 jeunes de 18 à 25 ans ont expérimenté les rouages du système parlementaire québécois en participant au Parlement étudiant du Québec. Certains d’entre eux ont été députés par la suite. D’autres sont devenus des journalistes réputés du milieu médiatique. Ils sont unanimes : le Parlement étudiant du Québec a constitué une étape marquante de leur éducation politique et citoyenne.
« Le PEQ s’est fait la réputation de simulation parlementaire la plus réaliste au Québec de par l’appartenance que les parlementaires étudiants développent envers leur caucus adoptif, la présence des médias et les dynamiques partisanes qui rappellent celles vécues en politique active », indique Francis Bouchard.
Fort de sa collaboration avec l’Assemblée nationale depuis qu’il existe, le Parlement étudiant du Québec permettra de porter la voix de centaines de jeunes dans les débats de société actuels. « C’est une tribune exceptionnelle pour ceux qui formeront le Québec de demain », conclut M. Bouchard