Pompier à temps plein : « Un rêve que je réalise »
Benoît Gagnon fait partie des premiers pompiers chamblyens embauchés à temps plein. Une révolution dans la vie de ce soldat du feu depuis 1986.
À 56 ans, Benoît Gagnon s’apprête à changer de vie. Pompier à temps partiel depuis mars 1986, il fait partie de la cohorte de 24 soldats du feu embauchée à temps plein et reconnue professionnellement. « Je vais débuter mon premier quart de travail en tant que pompier permanent dès le 31 mars, sur des horaires de 24 heures, se réjouit-il. C’est tout simplement majeur de pouvoir exercer mon métier qui me passionne, et ce, à temps plein. »
Depuis 38 ans, Benoît Gagnon s’investissait sur son temps personnel pour garantir un service aux citoyens. « À mes débuts à temps partiel, sur appel, j’effectuais une moyenne de 40 heures par mois en incluant les interventions, les pratiques, les préventions et les formations. Aujourd’hui, je suis toujours à temps partiel, incluant les gardes de jour (9 h à 17 h). Depuis 2022, j’effectue une moyenne de 120 heures par mois. »
« J’aurai davantage de temps pour ma chère famille et moi-même. » – Benoît Gagnon
Forcément, l’embauche en tant que pompier professionnel à temps plein change la vie du représentant des ventes dans le domaine de la construction, métier qu’il cessera le 1er mars prochain. « Ce nouvel horaire de travail fera en sorte que j’aurai davantage de temps pour ma chère famille et moi-même, sourit-il. Je vais également avoir du temps à accorder à mes autres passions; ce sera un équilibre parfait. »
Grande charge de travail
À ses débuts à la caserne de Chambly, les conditions de travail étaient vraiment différentes. Benoît Gagnon a vu la ville évoluer au cours des dernière décennies. « À mes débuts comme pompier, la charge était moins grande en raison de la taille de la ville à l’époque, et notre service couvrait une population de près de 17 000 personnes incluant la ville de Carignan, versus une population de près de 45 000 personnes aujourd’hui. Le métier de pompier à temps partiel est devenu de plus en plus exigeant au fur et à mesure que la population augmentait, ce qui a entraîné la mise à jour des techniques de travail par des formations récurrentes, l’augmentation des interventions, des spécialités et gardes en caserne et plus encore. En conclusion, beaucoup de temps à investir dans le métier à temps partiel, tout en sacrifiant du temps pour la famille et soi-même. C’est ça, le métier de pompier. Quand tu attrapes la piqûre et que tu découvres ce merveilleux monde des incendies, c’est pour la vie. »
Le soldat du feu revient sur son début de carrière et les raisons qui l’ont poussé à intégrer la caserne de Chambly. « Je suis devenu pompier par hasard. En 1986, je travaillais chez un détaillant de matériaux de construction sur la rue Ostiguy (aujourd’hui rue Petrozza, NDLR). Un jour, un camionneur, qui était pompier à Chambly, a reçu un appel de feu sur son téléavertisseur en revenant d’une livraison. À ce moment, j’ai vu son regard changer! Son devoir de pompier, soit de vouloir combattre l’incendie à tout prix, a pris le dessus et m’a renversé. Il a pris ses jambes à son cou pour traverser le boulevard De Périgny pour se rendre à la caserne. C’était plus fort que moi. Je suis sorti du magasin et j’ai jeté mon regard vers la caserne. En apercevant les portes de la caserne s’ouvrir avec les gyrophares et les sirènes en action, cela m’a vraiment interpelé, et c’est là que je me suis dit » Wow! Je veux faire ce métier! « . »
Premier répondant
Nouvel emploi et nouvelle vie pour l’homme expérimenté, mais aussi nouveaux objectifs! « Je veux continuer d’évoluer comme pompier avec les nouvelles techniques et spécialités, dont le service de premier répondant, de sauvetage sur plan d’eau vif et glace, RIC (Rapid Intervention Crew). Le RIC demande des formations continues pour parer les pompiers à toute éventualité, mais plus précisément dans le cas des collègues en danger lors d’interventions de feux de bâtiments. Ce nouvel emploi est un rêve que je réalise. La caserne est notre deuxième maison et notre deuxième famille. Il y a une très grande fraternité entre pompiers, et nous sommes forts et unis par notre travail en équipe et sommes prêts à toute éventualité pour servir les citoyens. »