Plusieurs recommandations des tuteurs déjà accomplies

Les tuteurs, Denis Michaud et Martin Saint-Laurent, ont présenté aux élus de Chambly, le 6 février, leurs recommandations à la suite de la levée partielle de la tutelle. Selon la mairesse, Alexandra Labbé, la majorité de celles-ci sont déjà en place.

« On n’a pas été surpris. On a travaillé avec les tuteurs et on s’attendait à ces recommandations. La plupart sont déjà réalisées ou en voie de l’être », affirme Mme Labbé.

Elle ajoute « on a un bon plan de match pour une saine gouvernance. La ligne est tracée, il faut suivre la voie ».

Les recommandations vont dans le sens de ce qui avait été présenté lors du bilan de la tutelle en novembre. Un rapport final sera rédigé lorsque la tutelle sera levée complètement. Rappelons que les tuteurs conservent un pouvoir concernant les ressources humaines. Mme Labbé souligne qu’ils quitteront lorsque la situation sera rétablie à la direction générale.

Dans le document qui en est ressorti, les tuteurs font des recommandations sur quatre grands thèmes.

Gouvernance

Du côté de la gouvernance, les élus travaillent tous ensemble et tiennent des rencontres préparatoires où tous sont conviés.

Il reste toutefois à disposer d’une salle du conseil plus grande et accessible. La Ville procède à une évaluation des bâtiments municipaux afin d’en revoir les vocations. La mairesse note toutefois qu’avec la mise en place de la webdiffusion, « on ne refoule personne à la porte. C’est une belle façon de couper la poire en deux. Il reste le volet de pouvoir venir poser des questions qui n’est pas réglé. L’idéal est d’avoir une salle accessible à tous ».

« On n’a pas été surpris. On a travaillé avec les tuteurs et on s’attendait à ces recommandations. La plupart sont déjà réalisées ou en voie de l’être. » – Alexandra Labbé

Il reste également à ajuster le code d’éthique et de déontologie des élus pour interdire l’ingérence des élus dans la gestion des affaires quotidiennes. « On doit l’adopter annuellement, ce n’est pas encore fait. On va y apporter une attention particulière », assure Mme Labbé.

Cartes de crédit et véhicules

Lors de la tutelle, les tuteurs ont remarqué une utilisation inappropriée de cartes de crédit de la Ville et de véhicules. « C’est assez clair. Tout le monde doit faire approuver ses dépenses. On veut maintenant le mettre noir sur blanc par règlement », avance la mairesse, qui affirme ne pas détenir de carte de crédit de la Ville.

Gestion contractuelle

Les tuteurs ont soulevé une problématique dans l’octroi de contrats additionnels sur des projets où les élus étaient maintenus dans l’ignorance. Trois dossiers ont attiré leur attention, soit les travaux liés aux étangs aérés, ceux de l’aréna et du Pôle culturel.

La mairesse assure que le conseil est en train de revoir les réglementations afin d’avoir une meilleure gestion contractuelle et de resserrer les vérifications.

Gestion des ressources humaines

Du côté des ressources humaines, il y avait diverses problématiques. « C’est le volet qui étonne le plus. Le défi est plus grand et plus lourd en matière de travail », soutient Mme Labbé. Les employés n’avaient pas été évalués depuis 2014. De plus, des contrats de travail ont été accordés à certaines personnes et ils dérogeaient de la politique de rémunération et de traitement des cadres.

Les tuteurs ont embauché un directeur des ressources humaines. « Il est très professionnel. Ce sont les tuteurs qui l’ont engagé, mais on est très contents de cette décision », souligne la mairesse. Elle ajoute que la Ville est en refonte complète de ce côté afin de régulariser la situation.

Globalement, les tuteurs concluent que « le nouveau conseil municipal assure une transition harmonieuse vers une administration régularisée ». Les élus font « appel à l’expertise et à la compétence des fonctionnaires municipaux avant de prendre des décisions ». Finalement, « la confiance de la population envers l’administration municipale se porte beaucoup mieux ».

Réclamation de sommes

Les tuteurs avaient soulevé des anomalies concernant l’utilisation de cartes de crédit. En mai, les élus ont demandé à Denis Lavoie de rembourser 2500 $ en dépenses personnelles effectuées avec les cartes de crédit de la Municipalité. En août, la Ville lui a octroyé ses allocations de départ et de transition, mais se gardait le droit de réclamer ce qui lui était dû.

La mairesse, Alexandra Labbé, a indiqué au Journal attendre que les enquêtes soient terminées avant de réclamer la somme finale. « C’est hasardeux de nous-mêmes demander un montant quand on ne sait pas ce qui va en ressortir », dit-elle.

Même chose dans le cas du directeur des loisirs, qui a été soupçonné d’avoir été payé par une entreprise pour la favoriser afin qu’elle obtienne des contrats alors qu’il était régisseur de ce service. Il était visé par une enquête et suspendu avec solde depuis septembre. Il a décidé de prendre sa retraite en décembre. La Ville ne peut donc plus mener d’enquête interne. « On va réclamer ce qui est dû à la lumière de ce qui sortira », affirme Mme Labbé.