Plusieurs actions grâce à une subvention pour protéger la rivière Richelieu
Grâce à une subvention importante, le Comité de concertation et de valorisation du bassin de la rivière Richelieu (COVABAR) mettra en place un projet afin d’aider à stabiliser les berges du cours d’eau qui traverse plusieurs municipalités de la région.
L’organisme a obtenu une subvention de 252 000 $ du programme Affluents Maritime, du Regroupement des Organismes de Bassins Versants du Québec (ROBVQ). Marcel Comiré, directeur général du COVABAR, souligne qu’il s’agit de la plus importante somme obtenue par l’organisme. Le coût total du projet est estimé à 341 000 $.
« Le programme existe depuis trois ans et n’a pas été beaucoup publicisé, explique-t-il. On s’est dépêchés à présenter une demande et elle a été acceptée intégralement. » Il n’est pas impossible que l’organisme propose une autre requête afin de poursuivre ses projets. « On a des idées plein la tête », s’exclame-t-il.
Le COVABAR espère que l’annonce du ministre de l’Environnement du Québec, Benoît Charette, qui promet de faire de la protection de l’eau une priorité en 2020, sera réelle et bénéfique.
Le projet subventionné découlera en différentes actions qui seront effectuées dans les prochains mois, principalement à l’automne.
« Le problème avec la rivière Richelieu, c’est qu‘elle est navigable. C’est ce qui crée l’érosion et ça brasse les sédiments qui ont un impact sur les berges », mentionne M. Comiré.
Stabilisation des berges
L’une des actions envisagées est de stabiliser les berges avec de la végétation. « Le génie végétal, ce n’est pas seulement de planter des arbres. Il y a différentes techniques, comme le tressage de saule dans le bas des berges », précise M. Comiré.
Il ajoute que l’enrochement est un outil de dernier recours et que ça dépend des cours d’eau. L’idée est que l’aspect des rives demeure le plus naturel possible.
Dans le cadre de ce projet, un site de démonstration est prévu afin de montrer aux villes, aux riverains ainsi qu’aux agriculteurs des techniques faciles et peu onéreuses pour protéger les berges de l’érosion.
« Le problème avec la rivière Richelieu, c’est qu‘elle est navigable. C’est ce qui crée l’érosion et ça brasse les sédiments qui ont un impact sur les berges. » – Marcel Comiré
Une des actions pour stabiliser les berges se fait avec la collaboration financière de 5000 $ de la Ville de Richelieu. Elle offrira aussi de l’aide en main-d’œuvre et en machinerie. Cependant, l’endroit prévu a changé. La revitalisation devait se faire sur une partie de la 1re Rue, mais M. Comiré souligne qu’il est trop difficile de s’y rendre. Le COVABAR a donc opté pour le faire au parc Fortier, qui longe aussi la 1re Rue. Les dépenses reliées à ce projet précis sont évaluées à 65 000 $.
Formations
Les membres du COVABAR prévoient aussi, avec la subvention, présenter des formations permettant aux acteurs municipaux d’être mieux outillés pour protéger les berges. « On ne peut pas aménager les berges n’importe comment. Les inspecteurs doivent appliquer les politiques de protection des rives et du littoral. Pour ce faire, ils doivent être au courant. La politique est appliquée de différentes manières selon la ville concernée », indique le directeur général de l’organisme.
Au cours de ces formations, les participants pourront apprendre différentes techniques pour aménager les rivages. De plus, en formant convenablement les inspecteurs municipaux, le COVABAR croit que ces derniers pourront mieux orienter les citoyens.
Il cite en exemple que certains outils, comme les roches dans des cages métalliques, causent d’autres problèmes ailleurs lorsqu’ils sont installés sur les berges.
Les membres ont indiqué être disponibles pour les riverains qui aimeraient obtenir des conseils pour aménager leur rive.
Gestion du phragmite
Entre les villes de Chambly et de Saint-Jean-sur-Richelieu, une plante exotique envahissante est présente, le phragmite. « Parcs Canada et les riverains se plaignent de cette plante », mentionne M. Comiré.
COVABAR effectuera la caractérisation des berges touchées afin de répertorier les zones où l’espèce se trouve. Cette année, des tests seront effectués pour voir ce qui convient le mieux pour lutter contre le phragmite. « On ne peut pas l’éradiquer sans employer des moyens radicaux. On verra ce qui marchera le mieux », précise-t-il.
Début de l’organisme
L’organisme pour la protection de la rivière Richelieu a débuté ses activités en 2000. En 2009, une loi concernant l’eau a été adoptée. Le COVABAR a alors commencé à avoir un peu de reconnaissance. « On devait être consultés pour tous les dossiers qui touchaient l’eau. Les villes et les milieux agricoles ne pouvaient plus nous ignorer », explique M. Comiré.
Il ajoute qu’au départ, on voyait l’organisme comme un groupe de pression, ce que le COVABAR n’est pas.