Plus de 40 ans à scruter le passé à la Société d’histoire de la Seigneurie de Chambly
En novembre, la Société d’histoire de la Seigneurie de Chambly (SHSB) soufflera officiellement 40 chandelles. Par contre, toute l’année 2019 aura marqué les 40 ans de cet organisme.
En quatre décennies, la Société a connu cinq présidents, quatre emplacements, présenté plus de 200 conférences, publié plus d’une centaine de documents et accueilli 500 membres. Elle dispose de près de 300 fonds d’archives, d’une panoplie de livres et de divers articles anciens.
Lors de la visite du Journal, le président actuel, Paul-Henri Hudon, a montré un ancien livre du traité de paix entre l’Allemagne et les alliés français, signé à Versailles en 1919. « On a ça ici, se réjouit-il. C’est un petit trésor! » Il exhibait aussi une bobine de fil, qui peut ressembler à du fil de pêche, qui représente en fait un enregistrement audio.
Le président ajoute que des citoyens apportent régulièrement divers documents pour que la Société d’histoire les conserve. « On est les gardiens de la mémoire », s’exclame-t-il.
La Société d’histoire
La Société a pris naissance en novembre 1979 alors qu’elle se détachait de celle de la Vallée-du-Richelieu. Elle regroupe les villes de Chambly, Carignan, Richelieu et Saint-Mathias-sur-Richelieu.
Dans les premières années, les actions étaient plus orientées vers la consolidation et la promotion de l’histoire. Après les années 2000, l’accent a été mis sur les recherches et la fouille d’éléments historiques afin de faire ressortir des personnages et des événements moins connus.
L’organisme donne son avis lorsqu’il est question de toponymie dans la région pour nommer une rue, un parc ou un bâtiment. « Ça permet de conserver la mémoire de gens qui ont été significatifs pour la région », explique-t-il.
« On découvre des choses extraordinaires sur notre histoire. Il y a encore du jus à extraire de notre passé. » – Paul-Henri Hudon
En 40 ans, elle n’a eu que cinq présidents. « Ça donne une stabilité qui permet la continuité dans le travail en même temps qu’il y a du changement », mentionne M. Hudon.
La SHSB a occupé quatre lieux différents, tous offerts gracieusement par la Municipalité. « Sans l’appui de la Ville, on n’existerait pas », précise-t-il. Prochainement, elle déménagera ses pénates dans l’ancienne bibliothèque municipale de Chambly. « Chaque semaine, on nous apporte des documents qui nous sont offerts pour archiver. On n’a plus de place pour les mettre. On vit dans des boîtes », souligne le président.
Projets à venir
Dans les défis que rencontre la SHSB, il y a la modernisation des équipements. Les administrateurs doivent archiver les documents avec la technologie d’aujourd’hui, qui ne cesse d’évoluer. « Il faut suivre et ce n’est pas toujours évident ».
Déjà, l’organisme offre Les Chroniques du Chevalier cuivré, un ouvrage destiné aux enfants, en formats papier et numérique.
Ensuite, il reste encore beaucoup de recherches, souligne le président, notamment au chapitre de l’histoire des maisons anciennes de la région. « Des personnes viennent nous voir pour avoir des informations sur leur maison, mais on ne les a pas toujours. Il y a encore lieu de détailler l’histoire en ville et en campagne », dit-il.
Des recherches sont aussi effectuées actuellement en ce qui a trait à la navigation et aux bateaux à vapeur sur la rivière Richelieu. « On découvre des choses extraordinaires sur notre histoire. Il y a encore du jus à extraire de notre passé », soutient l’homme passionné d’histoire. M. Hudon aimerait aussi illustrer visuellement l‘histoire à l’aide de maquettes, de cartes et de tableaux.
Bien qu’il estime que l’histoire ne soit pas une chose existentielle à la société, elle permet d’enrichir notre connaissance au même titre que l’art. « L’histoire s’inscrit dans les savoirs inutiles qui intéressent l’esprit et répondent aux questions de l’homme sur le besoin de connaître », mentionne-t-il.
L’archéologie
Si M. Hudon avait une demande particulière pour l’avenir, ce serait que l’archéologie soit mise davantage en avant-plan dans la région. Selon lui, Chambly et les villes avoisinantes n’accordent pas assez d’importance à ces fouilles archéologiques. Il estime que d’intéressantes découvertes pourraient être faites à Chambly sur la présence d’Amérindiens. « Beaucoup de MRC s’en préoccupent. Ça devrait être un souci dans notre région historique », souligne le président.
Des fouilles sont prévues près de la Maison Boileau. De sa connaissance, M. Hudon croit que ce sont les premières qui auront lieu dans la municipalité. « Au tour du fort aussi, il y a sûrement des choses à trouver. Le long du ruisseau Massé et de la rivière l’Acadie, il y a sûrement eu des campements indiens », souligne-t-il.