La Maison Stéphane Fallu de Chambly

Place aux filles

La Maison Stéphane Fallu (MSF) de Chambly a entamé les démarches afin d’être en mesure d’accueillir six filles en son sein.

Pour l’instant, ils ne sont que six jeunes hommes. Ceux-ci ont dû quitter les centres jeunesse une fois qu’ils ont atteint la majorité. POSA/Source des Monts, organisme derrière la Maison Stéphane Fallu, projette d’ajouter six jeunes femmes à l’entité.

Philippe Vaillancourt, intervenant en toxicomanie et chargé de projet, avait initialement refusé « catégoriquement que ce soit mixte ». Les deux sexes auront chacun leurs quartiers. Des aires communes seront toutefois partagées. Pour lui, cela fera beaucoup d’hormones à gérer. « Est-ce que ça va arriver?, questionne-t-il à savoir si cet ajout pourrait mener à des liaisons. Sûrement. Même que j’en suis sûr. Ça fait partie de la game et ça fait partie de mon travail de surveiller et d’intervenir », admet-il. 

Pour que les filles aient un espace bien à elles, un agrandissement sera nécessaire. L’organisme en est au processus de recherche d’architectes. Il pourra ensuite s’orienter vers le financement. En ce sens, environ 11 300 $ ont été amassés lors d’un karatédon le 29 avril dernier.

» Ça fait partie de la game et ça fait partie de mon travail de surveiller et d’intervenir. »  – Philippe Vaillancourt

Un an plus tard

La MSF soulignera cet été sa première année d’existence. Elle y abrite plusieurs histoires humaines. Billy Beaulieu, 18 ans, y demeure depuis un peu plus de deux mois. Il arrivait du Centre jeunesse de Chambly. Du jour au lendemain, il est devenu »autonome ». Il a dans sa mire de terminer sa cinquième secondaire afin de pouvoir se diriger vers le cégep. Les domaines caressant la psychologie l’interpellent. 

William Dauphinais, 18 ans, habite la MSF depuis août dernier. « J’essaie de me concentrer sur mes affaires », dit William, qui travaille au Shack Attakk. Il envisage de décrocher un diplôme d’études professionnelles en mécanique.

Frictions entre boys

Six jeunes hommes sous un même toit, ça peut demander une forme de gestion des émotions pour ne pas s’emporter. « On a eu d’autres jeunes qui étaient plus agités. Ce n’était pas toujours plaisant. Ça créait des frictions avec les autres », convient William. « On est tous des gars. Ça se laisse un peu traîner. Ça peut être une source de conflits », exprime de son côté Billy. 

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À l’idée que l’espace sera éventuellement aussi occupé par des femmes, les deux jeunes hommes témoignent une volonté d’accueil. « Penses-tu que tu es un des jeunes que je vais pogner à essayer de traverser de l’autre bord? », demande Philippe Vaillancourt à William. Ce à quoi William répond négativement.