Pétition pour le droit à une alimentation saine

La Corne d’abondance de Chambly emboîte le pas aux dizaines d’organismes communautaires à travers le Québec, pour appuyer l’adoption d’une politique alimentaire québécoise et d’une loi-cadre sur le droit à l’alimentation.
« Parce que ça répond aux besoins, tranche Katheline Dugas, directrice de la Corne d’abondance. Ce qu’on constate, c’est que ça coûte de plus en plus cher pour se nourrir et les gens arrivent de moins en moins à satisfaire leurs besoins en alimentation. »
La pétition de la déclaration disponible sur le site internet de l’Assemblée nationale est une initiative du Regroupement des cuisines collectives du Québec (RCCQ). « Le droit à l’alimentation n’est pas quelque chose qui est reconnu au Québec, et pourtant c’est un droit fondamental, souligne Mélanie Veerapen, chargée de projet à la campagne pour le droit à une saine alimentation, auprès de la RCCQ.
Mélanie Veerapen rappelle que « même si le Québec a adhéré au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, ce n’est pas explicite dans sa politique bioalimentaire (2018-2025) » lancée récemment. La coordonnatrice mentionne que le RCCQ est déçu que Québec n’adopte pas des mesures en ce sens.

« L’an dernier, le prix par portion qu’on a cuisiné était de 1,09 $. Cette année, on est rendu à 1,16 $. Cette augmentation qu’on constate dans nos cuisines, les gens la subissent aussi chez eux, dans leurs budgets. »- Katheline Dugas

Le RCCQ demande en effet, entre autres, « la fixation du prix d’un panier d’aliments de base; l’accessibilité à des marchés de proximité, des jardins, des locaux de cuisine; le financement accru des organismes communautaires en alimentation; une offre d’aliments sains dans les établissements publics; la taxation accrue des boissons sucrées et aliments ultra-transformés, et la réintroduction des cours de cuisine dans les programmes éducatifs ».
L’organisme provincial mentionne qu’il « manque 5 200 $ au budget annuel d’une famille de trois personnes vivant de l’aide sociale pour couvrir ses besoins de base », et que « 10,6 % de la population québécoise ayant eu recours aux banques alimentaires en 2016 occupait un emploi ».
D’autres données, selon le RCCQ, ont des effets négatifs sur la santé puisqu’« au Canada 50 % de l’apport énergétique alimentaire provient d’aliments ultra-transformés ». L’organisme fait état de l’incidence du surpoids et de l’obésité qui a atteint un taux de « 62,1 % (et qui) engendre 4,6 à 7 milliards de dollars par année en soins de santé ».

Coût du panier

Selon le RCCQ, en l’espace de 10 ans, l’indice du prix des aliments a augmenté de 26 % contre 14 % pour les biens et les services. On sait par ailleurs, que chaque année, l’indice du prix à la consommation augmentation d’environ 2 %. D’autres hausses conjoncturelles surviennent comme le bond du prix du carburant qui tire de plus en plus vers le haut et qui a un impact direct sur le coût transport, et par le fait même sur le coût des aliments.
Katheline Dugas, de l’organisme la Corne d’abondance, relate avoir calculé le coût des aliments cuisinés. « L’an dernier, le prix par portion qu’on a cuisiné était de 1,09 $. Cette année, on est rendu à 1,16 $. Cette augmentation qu’on constate dans nos cuisines, les gens la subissent aussi chez eux, dans leurs budgets. »
Au moment d’écrire ces lignes, la pétition compte 1 493 signatures. Quelque 140 organismes, dont 25 en Montérégie, ont apporté jusqu’à présent leur appui à cette initiative. La coordonnatrice du RCCQ, Mélanie Veerapen, mentionne en outre que la Ville de Chibougamau soutient la pétition qui est parrainée par Carole Poirier, députée du Parti québécois dans la circonscription d’Hochelaga-Maisoneuve.
La date limite pour signer la pétition est le 12 juin 2018.