Pas de mariage gai pour les églises

Le 28 septembre, à l’hôtel de ville de Chambly, s’est tenu l’un des rares mariages entre personnes de même sexe, le premier en sol chamblyen ayant eu lieu en 2016. Guy et Bertrand auraient aimé se marier à l’église, mais l’institution religieuse n’en est pas encore à la page en ce qui a trait à cette ouverture.

Le 20 juillet 2005, le mariage entre deux conjoints de même sexe a été légalisé au Canada. Selon le recensement de 2016 de Statistique Canada, il y avait 72 880 couples de même sexe au Canada en 2016, représentant près de 1 % de l’ensemble des couples canadiens. De ce nombre, 24 370 couples étaient mariés alors que le reste vivait en union libre.

Or, l’Église chrétienne ne condamne plus l’homosexualité, mais marier deux êtres au sexe de même nature, en son établissement, demeure proscrit.

Église Saint-Joseph-de-Chambly
Ancien travailleur de rue, l’abbé de l’église Saint-Joseph-de-Chambly, Christian Vermette, a déjà béni des couples homosexuels dans le cadre de mariages civils.

« Je dis du bien de leur amour et je leur souhaite qu’il perdure, annonce d’emblée l’abbé. Ils ne peuvent pas se marier à l’église, par contre, j’ai fait des baptêmes d’enfants provenant de couples gais. Accueillir les gens sans jugement et sans condamnation est excessivement important. »

« Il y a des religieux de gauche tout comme il y a des religieux d’extrême droite. » – L’abbé Éloi Giard

« Lors de synodes, des d’évêques, des cardinaux, des laïques et des humains provenant de toutes les cultures à travers le monde échangent des opinions sur divers sujets actuels. Un jour, il se pourrait qu’au sein d’un synode, nous nous questionnions sur le mariage gai à l’église », émet sous toute réserve Christian Vermette.

Paroisse Notre-Dame-de-Bon-Secours
« Pour l’instant, je ne vois pas le jour où l’Église célébrera des mariages de gens de même sexe, avance Éloi Giard, abbé à la paroisse Notre-Dame-de-Bon-Secours de Marieville. Il ne faut pas oublier que la religion chrétienne, c’est mondial, mais c’est une seule parole. C’est une unité. À travers cela, il y a des religieux de gauche tout comme il y a des religieux d’extrême droite, comme on peut le voir parfois dans l’ouest des États-Unis. S’ouvrir trop rapidement pourrait, à mon humble avis, provoquer un schisme. »

« Si deux personnes s’aiment ou croient qu’elles s’aiment, c’est tant mieux et je ne suis pas là pour les juger. Elles sont les bienvenues à fréquenter notre église », complète l’abbé.

Église Évangélique Baptiste de Marieville
Seconde institution religieuse à Marieville, l’Église Évangélique Baptiste s’en remet au pasteur Raymond McLean.

« Nous respectons les homosexuels dans leur choix, mais en tant qu’église, nous n’endossons pas le mariage en ce sens. Nous demeurons toutefois ouverts et accueillants, peu importe l’orientation sexuelle. Le message de Dieu est d’aimer son prochain. Nous aimons les homosexuels au même titre que les hétérosexuels », exprime le pasteur.