Ouverture de la clinique interdisciplinaire Lüna: Un rare spécialiste à Chambly

Lüna, une nouvelle clinique familiale privée ouvre ses portes sur l’avenue Bourgogne à Chambly. Elle propose des services en pédopsychiatrie, une spécialisation médicale qui compte seulement 140 professionnels à travers le Québec.
Le nouvel établissement se spécialise dans une approche interdisciplinaire afin de prévenir le surdiagnostic et la surmédication, plus particulièrement chez les enfants. Pour ce faire, la clinique a recruté Jean-Jacques Breton, pédopsychiatre bien reconnu, et le seul à pratiquer dans la région. « Lorsqu’on reçoit des familles dont l’un des enfants peut souffrir d’un problème de santé mentale, parfois on a besoin d’une analyse plus poussée avant de donner un diagnostic. Avec Dr Breton dans l’équipe, il est clair que nous allons pouvoir aller au fond des choses pour éviter les multiples diagnostics ou un surplus de médications pour les mêmes symptômes », déclare Isabelle Cyr, psychoéducatrice et associée de la clinique.
Cette approche multidisciplinaire a également pour but d’éviter de multiplier les rendez-vous médicaux pour les parents qui veulent faire évaluer leurs enfants. En plus de la pédopsychiatrie, des services en travail social, éducation spécialisée, nutrition, réflexologie, neuropsychologie et autres sont offerts.

« Pour avoir accès à un pédopsychiatre, il faut déposer une demande à l’hôpital Charles-Le Moyne et l’hospitalisation est impossible. Il y a un délai d’attente d’environ deux ans pour les cas plus ou moins urgents. C’est difficile de rentrer dans le système ! »
– Isabelle Cyr

Selon l’Institut Douglas, un centre universitaire spécialisé en santé mentale, jusqu’à 20 % des enfants et des jeunes Canadiens seraient susceptibles de souffrir d’un trouble mental. Les plus courants sont les troubles anxieux, ceux du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), la dépression, les troubles de conduite, la psychose, les troubles du sommeil et les troubles de l’alimentation. Au Québec, ce sont près de 19 % des enfants qui ont reçu au moins un diagnostic de troubles d’adaptation ou d’apprentissage, selon l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec publiée en 2013. Par conséquent, entre l’âge de 41 mois et de 10 ans, 12 % des enfants ont pris de façon régulière du Ritalin pendant au moins un an.

Accessibilité

L’arrivée du pédopsychiatre dans la région représente également une plus grande accessibilité aux soins. D’autant plus que le CLSC du Richelieu a récemment congédié ou déplacé vers un autre établissement tous ses psychoéducateurs. « Présentement, pour avoir accès à un pédopsychiatre, il faut déposer une demande à l’hôpital Charles-Le Moyne et l’hospitalisation est impossible. Il y a un délai d’attente d’environ deux ans pour les cas plus ou moins urgents. C’est difficile de rentrer dans le système », détaille Mme Cyr. Vu la surspécialisation de Jean-Jacques Breton et la demande croissante, son agenda est déjà rempli. Par contre, l’ordre de la liste d’attente pour les évaluations en pédopsychiatrie est établi en fonction de l’urgence ou de la gravité du cas.
Les divers spécialistes pourront être consultés la semaine entre 8 h et 17 h. Des consultations pourront aussi avoir lieu le soir ou la fin de semaine, mais elles seront sur rendez-vous uniquement selon la disponibilité du professionnel.
Bien qu’elle soit privée, la clinique offre certains services couverts par la Régie d’assurance maladie du Québec ainsi que par divers assureurs privés. Quant aux plans d’intervention regroupant plusieurs professionnels de la santé, ceux-ci seront facturés selon le service couvert par les assurances. « Nous avons décidé d’établir des prix qui sont accessibles. On va également organiser des collectes de fonds pour alléger certaines familles qui ne sont pas capables de payer », spécifie la psychoéducatrice. L’établissement médical ne se consacre pas qu’aux cas lourds, il offre également de l’aide familiale et réfère ses patients vers les ressources sur le territoire pouvant les accompagner le mieux possible dans leurs démarches.

Éducation

Quelque 90 formations seront aussi dispensées par année. Il s’agira d’ateliers ludiques tels que le tricot autant que d’ateliers plus sérieux sur les maladies et troubles médicaux. Leur programmation est dévoilée de façon trimestrielle.