Nouvelle année, même problématique

La séance d’affectation de la commission scolaire des Patriotes pour les enseignants sur la liste de priorité d’emploi a eu lieu le 14 août à l’école secondaire De Mortagne. Alors que le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge se montre optimiste, c’est une année haute en défis qui attend, une fois de plus, le corps professoral.

La fébrilité est palpable à l’approche du mois de septembre. Après une période de vacances au cours de laquelle se remplit d’énergie le réservoir vide du mois de juin, les enseignants renouent avec leur équipe de travail et développent une relation avec un nouveau groupe d’élèves, certains plus attachants que d’autres.

Mais, avant toute chose, plusieurs enseignants doivent officialiser le lieu dans lequel ils travailleront et le poste qu’ils occuperont. La liste des besoins des différents champs d’enseignement était émise le 13 août. Le lendemain, selon leur ancienneté sur la liste de priorité d’emploi, les enseignants choisissaient, à tour de rôle, leur destin pour l’année scolaire 2019-2020.

À titre d’exemple, environ 280 enseignants dans le champ préscolaire-primaire se qualifiaient sur la liste et ont trouvé craie à leur main ou stylet à leur tableau interactif (plus actuel) pour l’année à venir.

« À cette période, comme à l’accoutumée, environ tous les besoins dans les multiples champs d’enseignement se comblent. Les enseignants sur la liste trouvent un poste. Également, certains nouveaux diplômés plus dégourdis, qui comprennent comment fonctionne le système et qui ne sont pas encore sur la liste, se déplacent le jour même et offrent leurs services pour des postes qui seraient, à la fin, toujours disponibles », explique d’emblée Richard Bisson, responsable de l’accréditation qui représente les enseignants de la commission scolaire des Patriotes.

« Nous aurons l’opportunité de discuter avec un ministre qui a déjà été assis à notre place en tant qu’ancien enseignant. Parfois, quand on change de poste, on oublie, mais souhaitons que ce ne soit pas le cas » – Richard Bisson

« Là où les problèmes débutent, c’est après la rentrée scolaire, à l’automne. Quand les demandes de remplacement surgiront et que la solution proviendra du personnel à l’interne, il y a de bonnes possibilités qu’une fatigue se fasse sentir hâtivement. Quand on demande à un enseignant, déjà à 100 % de sa charge, d’en prendre davantage, c’est un poids et il y a un essoufflement à prévoir. C’est un métier complexe que celui d’enseignant. Prendre du temps précieux de planification pour colmater les brèches dans l’école, ça devient épuisant », poursuit M. Bisson, vice-président au syndicat de Champlain.

Profession peu attractive

Sur sa page de député de Chambly, Jean-François Roberge, enthousiaste, écrit : « DAVANTAGE DE FUTURS PROFS. Depuis sa prise de fonctions, votre gouvernement est à pied d’œuvre pour revaloriser la profession enseignante, la plus belle du monde, selon moi. Et ça marche! Il reste encore beaucoup à faire, mais les chiffres de ce matin sont très encourageants! »

Richard Bisson répond ceci : « C’est encourageant, mais ça demeure une solution à moyen et à long terme. C’est intéressant comme statistique, mais encore faut-il savoir les garder, ces futurs enseignants, rendre la profession attractive et permettre aux enseignants d’exercer leur profession dans des conditions favorables. »

Convention collective

Ces conditions favorables, les enseignants et leurs représentants auront l’occasion d’en débattre cette année. Tombant à échéance le 31 mars 2020, la convention collective, s’ouvrant approximativement tous les cinq ans, sera renégociée. Le dépôt syndical devrait avoir lieu vers le mois d’octobre et le dépôt patronal devrait suivre avant les Fêtes. Les enjeux sont récurrents : échelons salariaux, conditions de travail et incitatifs de rétention professionnels seront à l’ordre du jour.

« Nous aurons l’opportunité de discuter avec un ministre qui a déjà été assis à notre place en tant qu’ancien enseignant. Parfois, quand on change de poste, on oublie, mais souhaitons que ce ne soit pas le cas », rappelle et conclut Richard Bisson.