Non à la refonte des services policiers

La refonte des services policiers au Québec proposée plus tôt cette semaine n’aura pas lieu, au soulagement de plusieurs municipalités.

Le Comité consultatif sur la réalité policière (CCRP) planchait depuis 2019 sur le sujet. La semaine dernière, celui-ci a dévoilé son rapport de 490 pages, englobant 138 recommandations. À la lumière du dossier, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a annoncé que « pour l’instant, il n’y a rien qui va bouger à court, moyen terme ».

« Quand nous avions créé la régie, il y avait eu beaucoup d’embûches et de défis à relever et nous avons une certaine maturité à cet effet. Il est vrai que ça aurait été inquiétant de dire que l’on repartait ça à zéro. Je suis rassurée que ça n’aille pas de l’avant », émet Alexandra Labbé, mairesse de Chambly. La municipalité faisait partie des villes de la Rive-Sud qui n’aurait pas maintenu le statu quo au sein des nombreux changements.

UMQ

Parmi les 138 recommandations, celle visant à réduire le nombre de corps de police municipaux de 31 à 13 avait fait réagir fortement. Avant l’annonce de Mme Guilbault, le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), Daniel Côté, avait mentionné que « toute réforme doit se faire dans le respect de l’autonomie municipale. Il faut éviter de faire des regroupements forcés afin de respecter les réalités spécifiques de chaque milieu, tout en assurant la qualité des services offerts auprès des citoyennes et citoyens ». Après la prise de position de la vice-première ministre du Québec, Daniel Côté exprime « avoir l’impression d’avoir été entendu par rapport aux éléments sur lesquels on se questionnait. C’est un soulagement; le respect de l’autonomie municipale semble être une priorité du côté gouvernemental ».

« Je suis rassurée que ça n’aille pas de l’avant. » – Alexandra Labbé

Régie de police

Après le dépôt du rapport, Jean-Luc Tremblay, de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent, n’avait « pas souhaité émettre de commentaires par rapport à ce chantier de départ trop embryonnaire ». Il en allait de même pour la Sûreté du Québec.

Quelques recommandations de la refonte

– Une diminution du nombre de corps de police de 31 à 13;
– L’intégration de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) dans une nouvelle Unité spécialisée en cybercriminalité et crimes économiques faisant une place à l’expertise du secteur privé;
– Le regroupement d’expertises en enquête et en soutien technique ainsi que l’ajout d’équipes mixtes spécialisées;
– Une réforme de la formation des dirigeants, un resserrement dans la formation des enquêteurs et une révision du profil des candidats admis dans les programmes collégiaux de techniques policières;
– Un virage « générateur de sécurité » vers une police de proximité et de concertation qui mise sur le partenariat et le dialogue.

Dates importantes dans le dossier

– 18 décembre 2019 : Publication du document de réflexion sur la réalité policière
– 15 octobre 2020 : Date limite de dépôt des mémoires
– 12 au 19 novembre 2020 : Forums publics
– 12 novembre au 3 décembre : Sondage sur la réalité policière
– 23 novembre au 4 décembre 2020 : Audiences publiques
– Mai 2021 : Dépôt du rapport à la ministre ainsi que son refus d’adoption