Maison Boileau: le rôle d'évaluation porte à confusion, selon une évaluatrice

Le rôle d’évaluation de la Ville de Chambly indique que l’année de construction de la maison Boileau, vouée à la démolition, est 1945. Or, selon des recherches de la Société d’histoire de la Seigneurie de Chambly, la maison aurait été construite plus de 1

Le directeur du Service de planification et de développement du territoire, Jean-François Auclair, explique que 1945 est probablement l’année d’une première évaluation foncière, d’un premier compte de taxe envoyé par la Ville ou encore d’une fusion de paroisses.

«Quand nous ne connaissons pas la date réelle de construction par un acte notarié, on utilise une date dite apparente, selon le dossier, explique-t-il. Il est rare que cette date corresponde à la réalité pour les maisons historiques.»

Indiquer l’approximation

Or, «selon le Manuel d’évaluation foncière du Québec, le rôle d’évaluation foncière doit indiquer l’année au cours de laquelle la construction originelle du bâtiment a été terminée. Lorsqu’il s’agit d’une année approximative, une mention doit être ajoutée. Ainsi, le mot estimée est ajouté entre parenthèses, à la suite de l’année approximative concernée», indique par courriel le porte-parole du MAMOT, Olivier Artis.

L’évaluatrice agrée Christiane Guimond va dans le même sens. «En indiquant 1945, le rôle ne donne pas toute l’information. En général, c’est plutôt l’âge apparent du bâtiment qui est ajouté, soit l’âge de la maison en tenant compte des différentes rénovations. L’année de construction, elle, ne change pas.»

Maison inoccupée

S’il indique 1945 pour la construction du 22-24, rue Martel, le rôle d’évaluation note par ailleurs 1838 pour la construction du bâtiment adjacent, le 34, rue Martel. Selon les recherches du président de la Société d’histoire, Paul-Henri Hudon, ce bâtiment aurait plutôt été construit à la fin des années 1850. C’est d’ailleurs ce qui est indiqué dans la résolution 2014-04-224, qui autorisait un projet de rénovation résidentielle sur le bâtiment.

L’utilisation prédominante du 22-24, rue Martel est indiquée comme «immeuble en construction», sur le rôle d’évaluation. M. Auclair précise que dans les dossiers de la Ville, le bâtiment est coté «inachevé et inoccupé», depuis la sortie du locataire, l’été dernier. La maison n’est plus considérée habitable par trois rapports d’experts.

Le rôle d’évaluation indique que le terrain de la maison Boileau est évalué à 346 700$ et la résidence à 102 000$.