L'utilisation de l'échelle n'était pas sécuritaire

Le commis de plancher Maurice Bédard, 59 ans, est tombé d’une échelle dans la section plomberie de l’entrepôt du magasin BMR de Chambly le 19 juin 2015. Il est décédé de ses blessures le lendemain. Ce décès aurait toutefois pu être évité, selon la Commiss

Selon le rapport d’enquête rendu public la semaine dernière, il était impossible pour le résident de Marieville de maintenir trois points d’appui sur l’échelle en raison des dimensions de la boîte qu’il manipulait.

«Au moment de l’accident, l’utilisation de l’échelle ou de l’escabeau est l’unique moyen d’accès qui est mis à la disposition des travailleurs pour entreposer ou récupérer de la marchandise située en hauteur dans les palettiers, notent les inspecteurs Alexandre Audette et Jasmin Rondeau. L’utilisation de l’échelle, par les travailleurs, devient incontournable pour réaliser leurs tâches. Cette façon de faire est connue et acceptée par l’employeur, même si elle va à l’encontre de ses propres exigences en regard de l’utilisation des échelles. En effet, les travailleurs ne peuvent pas maintenir en tout temps leurs trois points d’appui.»

Une chute mortelle

Maurice Bédard avait commencé sa journée de travail à 7h le 19 juin 2015. L’accident est survenu vers 17h12. Les secours ont été appelés quelques minutes plus tard. Aucun autre employé n’a été témoin de l’accident, mais plusieurs ont entendu du bruit. Deux collègues prodiguaient les premiers soins à l’arrivée des policiers. La victime se plaignait de douleurs au ventre et avait de la difficulté à respirer, selon le rapport de la Régie intermunicipale de police Richelieu—Saint-Laurent.

M. Bédard a été transporté aux soins intensifs de l’Hôpital général de Montréal, où il est décédé le lendemain matin, laissant notamment dans le deuil sa conjointe, ses deux enfants et sa petite-fille.

Des risques non indiqués

Selon le rapport de la CNESST, l’homme aurait fait une chute entre 1,65m et 1,93m. Des boîtes se trouvaient au sol, ainsi que sur le travailleur étendu sur le ventre. Des simulations en laboratoire ont notamment permis de reconstituer la scène de l’accident.

Le rapport d’enquête précise que les pictogrammes de l’entreprise indiquaient bien que les employés devaient avoir les mains libres, mais pas les autres risques d’utilisation d’une échelle, comme l’état et l’inspection des échelles ni l’angle d’inclinaison, par exemple.

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Avec la collaboration d’Adaée Beaulieu.