Report des élections au printemps : l’UMQ et le FQM sont favorables

La Fédération québécoise des municipalités (FQM) s’est jointe à l’Union des municipalités du Québec (UMQ) pour demander au nouveau gouvernement de modifier la date des élections municipales afin de donner plus de temps aux élus dans la préparation du budget.
Les 553 municipalités qui étaient réunies lors du 77 Congrès annuel de la FQM, tenu dernièrement à Montréal, ont voté à 58 % en faveur du déplacement des élections. « Nous comprenons à travers le vote que nos membres souhaitent après un scrutin municipal avoir plus de temps pour se familiariser avec leurs nouvelles fonctions, apprivoiser les dossiers et préparer leur premier budget », a déclaré le président de la FQM, Jacques Demers, qui ajoute que la FQM « verra à faire en sorte que cette volonté des membres se matérialise concrètement pour le prochain scrutin municipal ».

« La demande est tout à fait légitime, surtout quand les deux unions sont favorables. » – La préfète Diane Lavoie

La FQM vient emboîter le pas à l’UMQ qui, lors de ses assises annuelles tenues en mai dernier, avait adopté une résolution unanime demandant au ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT) de « modifier la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités afin de reporter les prochaines élections municipales au printemps 2002 ».
« Quand ce sont de nouveaux élus, vous imaginez la problématique, commente en entrevue Diane Lavoie, mairesse de Beloeil et préfète de la MRC de la Vallée-du-Richelieu. C’est déjà assez difficile de prendre en charge toute une ville quand tu n’es pas au fait de tous les dossiers, et quand arrive la période budgétaire, c’est encore plus complexe. Si les élections ont lieu en mai, ça permet aux élus de prendre en charge la municipalité et de comprendre un peu comment ça fonctionne pour arriver au budget de l’automne suivant avec plus d’outils. »

Une demande légitime

Jacques Ladouceur, préfet de la MRC de Rouville, abonde dans le même sens et se rappelle lorsqu’il a été élu la première fois comme maire de Richelieu : « Je l’ai vécu en 2005, confie le premier magistrat, alors que cinq conseillers tous des nouveaux comme lui l’accompagnaient. Ça ne donne pas la couleur du nouveau conseil, parce qu’on a peu d’expérience. Tu travailles avec un budget que tu n’as pas préparé parce que tu ne le maîtrises pas et c’est normal. En retardant l’élection au printemps, au moins tu peux avoir le temps pour le travailler. Tu as un peu plus d’expérience. »
« Cette année, poursuit-il, on était élus par acclamation, et il y avait trois nouveaux candidats. Ces derniers peuvent-ils parler? Il faut comprendre les enjeux et teinter le budget selon tes orientations. »
De l’avis du maire, retarder le budget équivaut aussi à retarder la taxation et les revenus. « Il y a un manque à gagner pour les municipalités. »
Quant à savoir si le MAMOT donnera ou non raison aux municipalités, la mairesse Diane Lavoie souligne que « la demande est tout à fait légitime, surtout quand les deux unions sont favorables. C’est plus facile de négocier avec le gouvernement provincial. S’il y avait une dissension entre les deux, ce pourrait être difficile, mais là, il y a un alignement. »

Du temps des agriculteurs

Sans remonter trop loin dans l’histoire, les élections municipales au Québec se tenaient en mai à partir de 1950; ce n’est qu’à compter de 1969 qu’elles ont eu lieu le premier dimanche de novembre. À cet effet, le maire Ladouceur a une explication : « À l’époque, les municipalités étaient petites et il y avait beaucoup d’agriculteurs qui siégeaient aux conseils municipaux. Ils n’étaient pas disponibles au printemps, car il y avait les semences et on était occupés l’été. L’automne, c’était le moins contraignant. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. »