Livraison à domicile : Un moyen plus sûr

En réaction aux vols de colis livrés à domicile, Bruno Morin propose d’accueillir les envois non reçus au sein de son entreprise, zoneatout.com, à Marieville. Une méthode qui semble plus sûre.

Connaissez-vous les pirates de balcon? C’est le nouveau nom donné aux voleurs de colis livrés devant les portes des maisons en attendant que l’acquéreur n’ouvre ou rentre chez lui. « C’est un véritable fléau, constate Bruno Morin, propriétaire de zoneatout.com, un magasin de matériel électronique à Marieville. On en est rendus aujourd’hui à voir des personnes mal intentionnées suivre le camion du livreur pour intercepter les colis dès leur livraison au domicile. Désormais, certains chauffeurs préfèrent ramener le colis dans mon magasin. »

« On en est rendus aujourd’hui à voir des personnes mal intentionnées suivre le camion du livreur. » – Bruno Morin

À Marieville, Brunon Morin est un point de livraison pour Fedex, UPS et Purolator. « On reçoit de 20 à 25 colis par jour, remarque-t-il. On couvre une zone s’étalant de Chambly à Saint-Césaire! Les gens viennent souvent récupérer leurs livraisons et sont plutôt contents, car ils savent que leur marchandise est en sécurité. Mais il faut avouer que certains n’étaient pas trop contents au début. Néanmoins, ils comprennent l’intérêt aujourd’hui. »

Hausse des victimes de vols

Une enquête de Fedex auprès de ses clients, datant de 2023, montre une augmentation de vols de colis après leur livraison aux divers domiciles. Au total, 28 % des personnes interrogées ont confié avoir été victimes de ce type de vol alors qu’elles étaient 24 % en 2022 et 20 % en 2020. « Pour s’en prémunir, le suivi des colis et la consultation des avis de livraison sont courants, assure l’entreprise. En effet, 61 % des acheteurs adoptent cette stratégie. »

Charles Tanguay, porte-parole de l’Office de la protection du consommateur, recommande aux clients de ne pas se laisser faire en cas de vol. « L’Office considère que l’obligation du commerçant est de s’assurer que le consommateur reçoit le colis. Si le commerçant ne requiert pas de signature à la réception, il le fait à ses risques et périls et devra assumer la responsabilité d’un vol éventuel, à moins que, lors de la commande, le consommateur ait expressément consenti à ce que le colis puisse être laissé à un endroit où il serait susceptible d’être volé, consentement que l’Office recommande de ne jamais donner. » 

Pour s’assurer de la livraison, l’entreprise prend parfois une photo du colis devant la porte. Là encore, Charles Tanguay émet un bémol. « Le consommateur n’a pas à assumer la responsabilité d’un vol même dans le cas où l’entreprise de livraison lui envoie une photo du colis laissé au pied de la porte. Il n’a pas non plus à débattre du cas avec l’entreprise de livraison. Il doit simplement aviser le commerçant que le colis ne lui a pas été livré. Les dispositions sur le » contrat conclu à distance » de la Loi sur la protection du consommateur prévoient des recours pour le consommateur qui ne reçoit pas le colis qu’il a commandé, que ce soit parce qu’on le lui a volé ou pour toute autre raison. »