Carignan : l’implantation au sol contestée
L’implantation au sol d’une maison à Carignan est fixée désormais à un maximum de 20 % de la superficie du terrain.
La modification de la réglementation du Plan d’implantation qui a fait l’objet d’une séance de consultation tenue lors de la dernière assemblée du conseil a soulevé des réactions.
« J’étais conseillère, intervient au micro Lorraine Moquin, et la seule chose dont j’avais entendu parler, c’est que les citoyens en ont ras le bol d’avoir de grosses constructions qui viennent s’installer à côté de chez eux, qui donnent au quartier un air enchevêtré, et laissent voir les maisons voisines comme des cabanons de jardin. »
L’ex-conseillère dit avoir déjà travaillé avec le Service d’urbanisme et juge que ce n’est pas facile de trouver la meilleure solution : « On avait des proportions de 30 et 45 % qui existaient et avec ça, on ne réussissait pas à contenir ce phénomène-là. Pourquoi? On s’est aperçu que ce n’est pas le fait d’avoir de grosses maisons qui détonnent. (…) C’est la grandeur du terrain par rapport à la maison qui est la cause. »
Mme Moquin cite l’existence, entre autres, de « terrains très étroits, des terrains moyens, mais étroits ». Un autre citoyen s’est interrogé sur la pertinence de fixer à 400 m l’implantation d’une maison. Il mentionne que des arbres ont été enlevés afin de permettre ce genre de construction.
« Nous on vient dire : 400 m, mais ça ne veut pas dire qu’à l’île Goyer, tout le monde peut avoir une maison à 400 m. » Valérie Beauchamp
Le conseiller Frédéric Martineau a expliqué pour sa part l’existence, notamment dans les îles de Carignan, de « contrastes assez flagrants : différents styles, différents types de maisons et différents budgets. Toutes ces préoccupations, on les entend régulièrement lors des réunions du CCU (Comité consultatif d’urbanisme). Je ne pense pas qu’on touche aux marges latérales. »
Celles-ci ne seront pas remises en question, intervient Valérie Beauchamp, directrice de l’urbanisme et du développement durable de la Ville. « Il y a deux calculs, deux normes qui s’appliquent à tous les cas et dans toutes les municipalités du Québec, illustre Mme Beauchamp. Dans la grille, il y a toujours des superficies maximales qui s’appliquent. Nous on vient dire : 400 m, mais ça ne veut pas dire qu’à l’île Goyer, tout le monde peut avoir une maison à 400 m. Pourquoi ? Parce qu’il y a une autre norme plus loin dans la grille qui s’applique. (…) J’ai un maximum de 400 m, mais par rapport à la superficie du terrain, mon habitation ne doit pas dépasser 20 % du terrain. Je dirais que la majorité des terrains à l’île Goyer ne pourront pas avoir une habitation à 400 m. »
Et d’ajouter : « Le problème qu’on avait sur le plan urbanistique : pas la grosseur, ni la hauteur (…). La superficie qu’on autorisait n’était pas assez grande pour les 20 %, donc on était toujours entre deux données qui ne correspondaient pas. »
Pointe nord de l’île aux Lièvres
Mme Moquin n’a pas réussi à convaincre le maire Patrick Marquès de déclarer la pointe nord de l’île aux Lièvres (île au Foin) comme zone de milieu naturel de type 1 (MN1) où « aucun développement résidentiel n’est permis ».
L’ex-conseillère craint que l’île située dans un territoire de type MN2 puisse accueillir « l’implantation d’une construction à des fins résidentielles ». Elle redoute le retard qui pourrait survenir à la suite de la demande faite par Carignan auprès du ministère de l’Environnement pour qu’il déclare l’île réserve naturelle. Un retard qui ouvrirait la voie à de la construction résidentielle, étant donné la possibilité d’avoir une nouvelle équipe d’élus, a-t-elle ajouté.
L’île va « conserver (son) intégrité naturelle. Aucune inquiétude à avoir », a répondu le maire.