L’heure est à l’action pour Yves-François Blanchet

Récemment élu, le député de Beloeil-Chambly et chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, est prêt à passer à l’action. Le Journal l’a rencontré quelques jours après son élection.

Le chef et son équipe ont déjà amorcé le travail. « Les gens disent bravo, mais tu sens qu’il y a un petit doute parce que les politiciens ne font pas ce qu’ils disent. C’est mal nous connaître. On est déjà en train de préparer et de travailler sur les dossiers qu’on a dit vouloir traiter », soutient l’homme politique.

Dans la circonscription, il compte réaliser les dossiers pour lesquels il s’est avancé en campagne électorale, dont celui de la tour Telus à Otterburn Park afin de clore le sujet.

La rivière Richelieu sera aussi un dossier prioritaire pour le député de Beloeil-Chambly. « On a un avantage. Tout le long du Richelieu, ce sont tous des députés du Bloc. On sera en mesure d’avoir une stratégie plus cohérente sur l’enjeu de la vitesse, parce qu’ultimement, c’est un enjeu de vitesse. On va être capables de travailler ça rapidement. C’est un exercice qui sera un peu plus long à compléter, mais on peut commencer le travail », dit-il.

Il souhaite aussi se familiariser avec le transport collectif parce que pour lui, c’est un enjeu local, lié à la pénurie de main-d’œuvre, qui est important dans la région. Ensuite, il verra les autres priorités des municipalités qu’il a déjà rencontrées. « On y travaillera de façon plus concrète », indique M. Blanchet.

Pour le Québec, le Bloc québécois s’attardera à une série de dossiers auxquels il a promis de s’attaquer. « Ça va de la gestion de l’offre aux traitements des aînés en passant par les changements climatiques. On les prendra un par un pour les faire aboutir, promet-il. Il y a plusieurs manières, diverses stratégies avec lesquelles on peut travailler. »

« Les gens disent bravo, mais tu sens qu’il y a un petit doute parce que les politiciens ne font pas ce qu’ils disent. C’est mal nous connaître. On est déjà en train de préparer et de travailler sur les dossiers qu’on a dit vouloir traiter » – Yves-François Blanchet

Transition

Le député compte également effectuer une « transition harmonieuse » avec l’ancien député, Matthew Dubé, pour lequel il démontre une grande estime. « Je veux rencontrer Matthew pour qu’il m’explique les dossiers dans lesquels il était le plus engagé pour qu’on puisse y donner suite », affirme le député Blanchet. M. Dubé pourrait aussi être invité à être présent lors d’annonces sur des dossiers auxquels il a participé.

En termes de transition, M. Blanchet compte d’ailleurs utiliser le bureau de comté du député sortant, sur le boulevard de Périgny à Chambly. Il évaluera après quelques mois s’il le conservera ou s’il déménagera d’endroit.

De plus, pour ceux qui craignent qu’il ne soit pas présent dans le comté en raison de son poste de chef et du fait qu’il ne réside pas dans la région, il assure qu’il y sera de façon hebdomadaire. Il y possède un appartement qui lui permettra d’y venir régulièrement. « Je veux être très souvent dans la circonscription. Minimum une journée par semaine. Dans les périodes où l’on ne siège pas, sensiblement plus et au besoin. Je ne mets pas de restriction », mentionne-t-il.

Gratitude

L’homme s’est dit choyé d’avoir été élu avec une si grande majorité. Ses autres élections avaient été plus serrées. « Gagner par 19 000 voix, c’est totalement inespéré. J’ai une reconnaissance profonde et durable envers les gens de Beloeil-Chambly. J’avais tellement envie de m’en venir ici. Avoir été accueilli ainsi est très touchant. »

Il est également heureux que 32 députés bloquistes aient été élus. « Il y a huit mois, à la simple idée de prendre la direction du Bloc, les gens me disaient que j’étais fou. Avoir 32 sièges, c’est phénoménal », s’exclame M. Blanchet.

Selon lui, son équipe a réussi « à restaurer la marque du Bloc ». Il souligne que des quatre principaux partis, le Bloc est celui qui est sorti victorieux de cette élection. « Nous sommes les seuls à pouvoir parler d’une forme de victoire morale. M. Trudeau a reculé, les conservateurs ont progressé, mais dans une géographie tellement concentrée que le chef semble être en péril, et le NPD a subi un recul important, particulièrement au Québec », relate-t-il.

Collaboration

M. Blanchet entend collaborer avec le gouvernement du Québec, bien que certains médias aient souligné que François Legault préférait parler directement à Justin Trudeau. « C’est normal que le premier ministre du Québec parle au premier ministre du Canada. Déjà que la relation entre les deux est ordinaire. Je le comprends de faire ça comme ça; il n’a pas le choix », soutient M. Blanchet.

Il estime toutefois que François Legault fera rapidement appel à lui pour lui présenter ses projets et attentes. « Quand il aura besoin de nous, on sera là. Je ne fais pas de politique de l’ego » dit-il.

Le député compte également travailler en accord avec ses homologues provinciaux de la CAQ et demande la même chose à ses députés. « Je leur dis que nous sommes là pour protéger les juridictions de l’assemblée du Québec. Donc, on ne commence pas à se mêler des affaires de Québec comme parti national. Par contre, un député peut porter la voix de son monde partout sur tous les sujets. Je demande une seule chose : ne va pas à l’encontre de ton député québécois. »

Le chef prévoit confier des dossiers spécifiques à ses différents députés. Élue dans Shefford, Andréanne Larouche en obtiendra un, mais il n’est pas dévoilé pour le moment. L’information sera connue prochainement. « Je n’attendrai pas la nomination du cabinet de ministres de M. Trudeau. Je veux que mes gens soient prêts », assure M. Blanchet.