Les travaux de la jetée de Chambly attendent la fin de la crue printanière

Les travaux de la jetée de Chambly, amorcés à l’automne 2018, ont été interrompus en janvier à cause du haut niveau de l’eau. C’est au tour des crues printanières d’empêcher le chantier de reprendre son activité.

La situation de la crue printanière avait été envisagée par les entrepreneurs, mais peut-être pas si tôt. « On s’attendait à une crue importante, la surprise, c’est qu’elle arrive maintenant. L’entrepreneur devrait reprendre les travaux vers la fin mai, début juin, si tout va bien », explique au Journal René Bernard, ingénieur chargé du projet pour Parcs Canada.

En attendant, pour M. Bernard, il n’y a aucun risque que l’ouvrage déjà effectué soit à refaire avec la montée des eaux qui submergent la jetée. « Tout ce qui a été fait est confiné dans un coffrage de palplanche », une structure totalement étanche envisagée pour le quai inondé. « À la baisse du niveau de l’eau, il n’y aura rien à refaire et donc pas de délais supplémentaires. »

Lors du début des travaux à l’automne 2018, Parcs Canada avait indiqué, cet hiver, que l’eau qui passait par-dessus les structures de la jetée de Chambly empêchait toute intervention et interrompait ainsi le travail des entrepreneurs. « L’hiver, il est plus difficile pour les entrepreneurs d’être productifs. En travaillant l’été, la performance est plus grande. »

Quand la jetée sera finie

Comme chaque année, à cette période, la jetée fédérale est bel et bien sous les eaux. Chaque printemps, les pluies, associées à la fonte des neiges, font monter le niveau de l’eau de la rivière Richelieu. Si bien qu’il n’est possible d’imaginer la jetée qu’à l’aide des poteaux qui émergent. Que se passera-t-il alors lorsque les travaux de la jetée de Chambly seront terminés et qu’une nouvelle crue printanière menacera le mobilier urbain de la construction?

« Nous avons pensé à cette problématique. Nous avions l’option de choisir de rehausser le quai, mais cela aurait été trop haut pour les bateaux qui auraient voulu s’y amarrer, et cela aurait également pas mal changé le décor. » M. Bernard indique qu’ils ont, avec Parcs Canada, finalement opté pour l’installation d’un système de roulement sur le quai. « Cela permettra ainsi à un véhicule de circuler sur le quai pour transporter le mobilier urbain qui sera facilement démontable pendant la période hivernale. Ainsi, toute l’installation sur place sera facile à monter et facile à enlever. »

Les travaux déjà faits

D’importants travaux ont été accomplis avant l’interruption du chantier. Jusqu’à maintenant, la totalité des palplanches a été installée et environ 45 % de la partie centrale du quai a été excavée. La prochaine phase de travaux consistera à compléter l’excavation de la partie centrale du quai (y compris les anciens murs) et à procéder au remblayage, au coffrage et au bétonnage des nouveaux murs tout autour du quai.

Dès qu’il sera possible de le faire, ce printemps, les pontons flottants de même que la rampe d’accès nécessaire aux plaisanciers seront mis en place.

Rappel

Rappelons que la jetée de Chambly, fermée à la suite des fortes inondations de 2011 qui l’avaient grandement endommagée, fait l’objet d’importants travaux de réfection en vue de sa réouverture prévue en 2020. Ces travaux représentent un investissement de près de 10 millions de dollars dans l’infrastructure fédérale.

Parcs Canada investit massivement au lieu historique national du Canal-de-Chambly pour réhabiliter plusieurs éléments d’infrastructures, dont des murs de soutènement, des écluses, des ponts et plusieurs autres éléments composant cette voie navigable historique.

Parcs Canada dépense trois milliards de dollars sur cinq ans pour réaliser des travaux d’infrastructures dans les lieux historiques nationaux, les parcs nationaux et les aires marines nationales de conservation. Cela inclut un investissement de plus de 50 millions de dollars au canal de Chambly. « Ce faisant, Parcs Canada protège le patrimoine bâti du pays tout en s’assurant d’offrir une expérience sécuritaire et de grande qualité aux plus de 200 000 personnes qui visitent ce lieu historique national chaque année », de conclure la société d’État.