Les négociations sont au ralenti

Les négociations piétinent entre la Ville de Richelieu et ses pompiers syndiqués.

Un texte de

« Dans les négociations, on était plus loin que l’on pouvait, affirme le maire Jacques Ladouceur. Il y a une demande de médiation pour avancer. On tient notre position. On est prêts à discuter; que tout le monde sorte gagnant. »

Selon le maire, le point d’achoppement demeure le double emploi. Les pompiers, poursuit-il, souhaitent « être disponibles dans plus d’une municipalité. Certains veulent y être dans trois municipalités ». Une proposition que Richelieu rejette, souligne-t-il. « Il faut quand même respecter le schéma de couverture de risques. Tant que les services seront indépendants dans les municipalités, on ne peut pas penser à ça. »

Le maire évoque d’autres points de divergence. « On avait placé des caméras de surveillance dans la caserne et à l’extérieur. On les a même installées dans notre garage et dans les parcs depuis 2014 afin de contrer le vandalisme, et les pompiers pensent qu’on les surveille. Les négociations sont au ralenti, mais on va continuer à se parler. »

Aux yeux du maire, il est hors de question d’offrir la permanence, car le budget de la municipalité pour un pareil service est seulement de 400 000 $. « Ce n’est pas une demande, mais si nous décidons d’unir le service de la sécurité incendie dans trois villes, peut-être qu’on aura les moyens », avance-t-il.

Rappelons que ces négociations se déroulent après la décision du tribunal du travail qui, en septembre dernier, a donné raison à la Ville de Richelieu dans son litige contre Patrice Gauthier, un pompier qui protestait contre son congédiement. Pour la Ville, les motifs étaient d’ordre disciplinaire. M. Gauthier soutenait plutôt qu’il a été remercié pour ses activités syndicales.

Une nouvelle caserne d’incendie en 2020

La municipalité a émis dernièrement un avis public invitant les entreprises à présenter leurs soumissions pour la construction d’une nouvelle caserne à partir du 1er février.

Le maire indique que la construction devrait commencer en avril, pour une livraison au plus tard en janvier 2020 s’il n’y pas d’imprévus.

En juin dernier, le conseil municipal a adopté une résolution pour un règlement d’emprunt de 3,8 millions de dollars. La municipalité s’attend à recevoir une subvention qui peut atteindre 60 % du montant.

« On a une subvention officieuse d’un montant de 60 %, mais on ne sait pas les 60 % de quoi » s’interroge le maire.

En fait, le gouvernement du Québec accordait auparavant une subvention de 60 % pour un montant X sans nécessairement exiger que l’investissement serve bel et bien à la construction de la caserne d’incendie. À l’époque, certaines municipalités pouvaient utiliser les fonds pour d’autres besoins.

Ce n’est plus le cas aujourd’hui. La part de la subvention accordée sera connue une fois que le montant d’une des soumissions sera dévoilé et accepté par la municipalité.

Le maire Jacques Ladouceur précise que la décision de déclencher la construction a été prise lorsqu’on a constaté que l’actuel camion-citerne ne répond plus aux normes des schémas de couverture de risques en sécurité incendie. « C’est sûr que le prochain camion (à acheter) n’entre pas dans la caserne. J’ai un pied de moins. »

L’emplacement de la nouvelle caserne sera à côté du garage municipal.

La municipalité devra commander le nouveau camion-citerne au cours des prochaines semaines, car, précise le maire, le délai d’acquisition peut prendre un an. Le montant a déjà été réservé pour cet achat. « Quand on a commencé à regarder le prix à payer, il y a cinq ans, on parlait d’environ 200 000 $. Peut-être que maintenant, le coût est de 300 000 ou de 350 000 $; ça augmente. Il n’y a pas de bon sens! »

Le Journal a tenté de parler à Guillaume Chagnon, président local du SPQ-FTQ, mais celui-ci ne nous a pas rappelés.

Question :

Croyez-vous que le médiateur réussira bientôt à rapprocher les deux parties?