Les îlots de chaleur contribuent à la hausse des températures

MONTÉRÉGIE. Qui ne s’est pas plaint de la chaleur cet été ? Même si le grand soleil accommode les touristes et les vacanciers, les températures extrêmes incommodent les plus vulnérables. L’été que nous vivons est l’un des plus chauds de l’histoire sur la Terre. Chambly et les autres villes de la région n’échappent pas à cette vague de chaleur qui est en phase de redéfinir le climat québécois.
« En Montérégie et dans la grande région de Montréal, il n’y a jamais eu depuis 1955 un mois de juillet aussi chaud. Nous avons enregistré à Dorval une moyenne de température de 3 degrés au-dessus de la normale. Pour un mois de juillet, c’est énorme », indique André Monette, météorologue chez MétéoMédia.
La moyenne de température a été mesurée à l’aéroport de Dorval, car même la station la plus proche de Chambly, située à l’aéroport de Saint-Hubert, a surchauffé et est temporairement indisponible.
« La température à Dorval est très proche de ce que l’on peut trouver à Chambly. La température moyenne en juillet (incluant les températures de jour comme de nuit) a été de 24,1 degrés. La normale est de 21,2 degrés » présente le météorologue.

Verdissement des villes

Pour se prémunir de ces températures, les espaces boisés et verdoyants sont souvent une solution pour aller chercher un peu de fraîcheur. Dans les espaces urbains, les « îlots de chaleur » peuvent au contraire surchauffer l’atmosphère d’une dizaine de degrés.
L’expression « îlot de chaleur » désigne un site donné où la température ambiante est significativement plus élevée (de 4 à 8 degrés Celcius) que dans les zones environnantes. Les îlots de chaleur se distinguent souvent par une absence de végétation qui fournit de l’ombre et rafraîchit l’air ambiant, combinée à une forte concentration de structures dites minéralisées faites de matériaux qui absorbent de grandes quantités de chaleur (béton, asphalte, brique, etc.) et la libèrent dans l’air ambiant.
« Les îlots de chaleur urbains contribuent aussi à la formation du smog et à la détérioration de la qualité de l’air. Bien évidemment, une augmentation de chaleur entraîne des besoins énergétiques accrus en termes de réfrigération et de climatisation, avec tous les impacts environnementaux associés. De même, elle entraîne aussi une augmentation de la consommation en eau, ne serait-ce que pour rafraîchir autant les humains que la végétation », indique Nature-Action Québec qui invite les municipalités à lutter contre les îlots de chaleur en proposant des verdissements des cours d’école, ruelles vertes, stationnements écologiques. « Plus encore, ces actions s’inscrivent dans une vision globale du verdissement des municipalités et entraînent toute une gamme de bénéfices, comme l’accroissement de la biodiversité et la création d’habitats fauniques. Et c’est sans oublier, bien sûr, les enfants qui peuvent ainsi reprendre contact avec la nature… », précise l’organisme.

Une carte interactive inquiétante

Le gouvernement du Québec met à la disposition des citoyens une carte interactive du Québec où il est facilement possible d’identifier les îlots de chaleur. Par un code de couleur très clair, le rouge désignant des îlots de chaleur et le vert des espaces verts, il est possible de voir que les zones urbaines surchauffent. Et Chambly, comme les villes avoisinantes, n’échappe pas à la règle.
En regardant la carte qui s’appuie sur des données de température datant de 2016, un quadrilatère délimité par le boulevard De Périgny, le boulevard Industriel, l’avenue Fonrouge et boulevard Brassard à Chambly est quasiment entièrement rouge ou orange. On peut constater que le boulevard Industriel est le plus affecté par les îlots de chaleur sur toute sa longueur.
« Les îlots de chaleur participent à la hausse des températures. Surtout la nuit, il est possible de voir de grandes variations de température entre le centre-ville de Chambly par exemple et les zones agricoles aux alentours. La nuit les bâtiments relâchent de la chaleur », explique M. Monette.
Selon le météorologue la tendance au Québec et dans la région irait vers « des étés plus chauds et plus longs et des hivers moins longs et plus doux. Il pourra y avoir des exceptions, mais la tendance va s’installer. »