Les enquêtes pleuvent sur Chambly

Les conseillers de Démocratie Chambly et les conseillers indépendants font une plainte commune en éthique contre les conseillers d’Action Chambly pour leur boycott des séances du conseil municipal de mardi et de mercredi. En même temps, la Commission d’enquête de la Commission municipale du Québec (CMQ) entame une procédure.
Deux commissions d’enquête menées par la CMQ; une enquête de l’UPAC; une mise sous tutelle de la Ville; le boycott, à deux reprises, des séances du conseil municipal de la part des élus d’Action Chambly : la Ville de Chambly est en pleine crise.
Au milieu de tous ces événements qui s’enchaînent, Alexandra Labbé et Mario Lambert, de Démocratie Chambly, ainsi que Luc Ricard et Richard Tétreault, conseillers indépendants, dénoncent le boycott du conseil par les élus d’Action Chambly et déposent une plainte ensemble. « À la suite de la mise sous tutelle de la Ville, il nous paraît important de dénoncer les agissements qui nuisent au bon fonctionnement de la Ville. Nous ne pouvons laisser passer un tel manquement à notre code d’éthique et nous nous engageons dans notre rôle d’élus avec respect et, nous nous attendons à ce que l’ensemble du conseil le fasse aussi », témoignent-ils.
Alors que la plainte était envoyée au bureau d’enquête en éthique et déontologie en matière municipale de la CMQ, la CMQ indiquait au Journal qu’une procédure serait menée par un procureur de la Commission d’enquête en rapport « aux manquements des conseillers. L’enquête est confidentielle et le procureur assigné entendra les élus qui ont boycotté les séances du conseil municipal de Chambly », a indiqué Isabelle Rivoal, porte-parole de la CMQ.
À ce jour, la séance du conseil municipal qui devait avoir lieu le mardi 2 avril, puis le 3 avril, a été ajournée et se tiendra le lundi 8 avril à 20 h. « Il pourrait y avoir une séance extraordinaire si le président de l’assemblée décide d’en appeler une, mais elle ne remplacerait en aucun cas la séance qui devra se tenir le 8 avril. » Après plusieurs rumeurs concernant une assemblée extraordinaire qui serait appelée par Action Chambly vendredi soir, le service des communications de Chambly a indiqué au Journal qu’il n’y aurait pas de séance extraordinaire avant la séance ordinaire du 8 avril.

Les indépendants condamnent aussi

Le conseiller indépendant du district 6, Luc Ricard, n’a pas hésité à adhérer à la plainte discutée avec Démocratie Chambly, comme l’autre conseiller indépendant du conseil municipal Richard Tétreault, du district 4. Rappelons que M. Ricard et M. Tétreault ont quasiment toujours appuyé la politique d’Action Chambly, aujourd’hui pointée du doigt.
« C’est le rôle d’un élu de voter une fois par mois. Nous avons la possibilité de voter pour ou contre un point à l’ordre du jour, mais on ne boycotte pas une séance du conseil municipal volontairement. C’est grave de bloquer ainsi la Municipalité. Il y a des projets en loisirs, des congédiements à voter, des augmentations de salaire à valider, des fournisseurs à payer. On ne peut pas boycotter une séance du conseil surtout lorsqu’il y a des points présentés par la CMQ. Je suis heureux aujourd’hui d’être un conseiller indépendant », indique au Journal M. Picard. Ce dernier ajoute qu’il appuie sans condition la volonté des tuteurs de voir le maire, Denis Lavoie, donner des explications devant les élus et les citoyens au sujet des dépenses faites avec la carte de crédit de la Ville. « En tous les cas, c’est clair. Si on me demande ça, je répondrai aux citoyens. Je n’ai jamais rien eu à cacher. »
La plainte a été confirmée par Mario Lambert (Démocratie Chambly), conseiller du district 2, avant qu’il ne sache qu’une Commission d’enquête avait déjà été décidée à la suite de plusieurs plaintes déposées à la CMQ.
« Nous avons parlé avec les conseillers indépendants et nous avons été d’accord pour faire une plainte commune sur ces absences », explique-t-il, en ajoutant que les conseillers indépendants sont « juste avec nous sur ce coup », voulant se dissocier des décisions antérieures, relativement à la crise qui secoue Chambly, prises par les deux conseillers indépendants.