Les élus contestent la décision de réintégrer Jean Lacroix comme directeur général

CHAMBLY. Alors que Jean Lacroix réintégrait ses fonctions de directeur général à la Ville de Chambly le 27 mai en matinée, les élus ont voté, lors d’une séance extraordinaire en fin de journée hier, pour que la décision soit revue par les tribunaux. M. Lacroix brillait par son absence lors de cette assemblée.

Les élus ont voté en majorité pour faire appel de la décision du Tribunal administratif rendue le 15 mai. Seuls les conseillers de Démocratie Chambly, Mario Lambert et Carl Talbot, ce dernier nouvellement assermenté, ont voté contre la résolution.

Les élus ont fait savoir qu’ils ont reçu une lettre signée par 26 des 30 fonctionnaires cadres demandant de ne pas réintégrer leur ancien directeur général. Selon les dires des conseillers, la lettre mentionnait que les employés ont un malaise à travailler avec M. Lacroix, notamment « une absence de confiance, une gestion inadéquate et une incapacité à instaurer des relations de travail respectueuses », a cité le conseiller Lambert.

Les conseillers Jean Roy, Serge Gélinas, Richard Tétreault et Luc Ricard ont voté en faveur de la résolution afin de « protéger les employés ». M. Roy a souligné au Journal après l’assemblée qu’il n’avait
« jamais vu une mobilisation impliquant autant d’employés ».

« D’un côté, on a la lettre des employés qui est sans équivoque; ils ne veulent pas travailler avec lui. Quand tu lis le jugement, la juge est sans équivoque aussi. Le congédiement est illégal, il n’y a pas de doute. » – Mario Lambert

Décision difficile

Les conseillers Lambert et Talbot ont souligné avoir trouvé délicate la prise de décision. Mario Lambert a fait un plaidoyer avant l’adoption de la résolution. Après la séance, il a dit au Journal que cette décision avait été l’une des plus difficiles à prendre dans son mandat. « D’un côté, on a la lettre des employés qui est sans équivoque; ils ne veulent pas travailler avec lui. Quand tu lis le jugement, la juge est sans équivoque aussi. Le congédiement est illégal, il n’y a pas de doute », affirme-t-il.

Il était donc prêt à offrir une seconde chance à l’homme. Cependant, il ajoute que ce dernier doit « réparer les pots cassés et qu’il a un devoir d’exceller ». Il précise que les élus sont au-dessus du directeur général et ont le devoir de l’encadrer. M. Lambert aurait aimé que M. Lacroix soit présent pour entendre son discours.

Démocratie Chambly estime qu’il aurait pu réintégrer le directeur général et s’assurer d’un suivi serré auprès de lui. « Il faut arrêter les procédures judiciaires », a indiqué Alexandra Labbé, candidate à la mairie.

Les élus ont également adopté une résolution de contrat avec la firme d’avocats Cayer, Ouellette & Associés. Ce contrat est une offre de service ferme de 12 000 $, a précisé Jean Roy, maire suppléant. Il a ajouté que cette firme avait été choisie.

« Ce sont les procureurs au dossier depuis le début, a précisé Jean Roy. Ils ont toutes les informations pour étoffer le dossier de notre demande. »

Les tuteurs doivent approuver cette décision avant que la demande puisse se rendre à la Cour supérieure. Tant que le dossier n’est pas entendu, M. Lacroix demeure à l’embauche de la Ville.

DG en congé de maladie

Michel Larose, directeur général depuis avril 2017, est présentement en congé de maladie. Le maire suppléant n’a pas été en mesure de dévoiler, durant la séance, les modalités de contrat de M. Larose si
M. Lacroix réintègre complètement ses fonctions.

La Commission municipale du Québec, a précédement indiqué au Journal que « rien n’indiquait, dans le contrat de M. Larose, un retour éventuel de M. Lacroix. Si l’ancien directeur général était réintégré, M. Larose devrait quitter son poste. La CMQ n’a pas précisé si ce dernier pourrait alors demander une indemnisation. »

Réaction de Jean Lacroix

M. Lacroix a envoyé une lettre au Journal indiquant qu’il « s’abstiendra de commenter les résolutions adoptées par le conseil municipal ».

Il ajoute que « la partie qui est sous mon contrôle consiste à consacrer mes efforts et mes énergies à la réussite de cette réintégration en toute bonne foi et en collaboration avec l’ensemble des acteurs impliqués ».

« Je considère avoir l’expérience, la compétence, et avoir démontré l’engagement requis pour réussir ma réintégration dans un climat harmonieux », a-t-il conclu dans sa lettre.