Les commissions scolaires appliqueront la loi de la laïcité de l’État
Les commissions scolaires des Patriotes (CSP) et des Hautes-Rivières (CSDHR) n’ont pas l’intention de faire comme celle de Montréal et se conformeront à la loi sur la laïcité de l’État dès la rentrée en septembre.
« La loi vient d’être adoptée, on va la respecter », affirme la présidente de la CSDHR, Andrée Bouchard. Elle précise que lors de la rentrée, le personnel du service des ressources humaines émettra un avis en ce sens aux directions des écoles.
Elle ajoute que pour le moment, « ça ne pose pas de problème ». La loi prévoit un droit acquis pour ceux qui arborent un signe religieux avant le 28 mars 2019. On l’a informée récemment qu’une personne dans une école de sa commission scolaire portait un signe dit ostentatoire. « Je ne le savais pas. Avant, ce n’était pas un critère d’embauche. Selon la loi, tant qu’elle restera à son école, il n’y aura pas de problème. Si elle postule pour un autre poste, elle devra se conformer », indique Mme Bouchard.
À la CSP, on assure que le personnel se conformera à la loi. « Les membres du personnel travaillent actuellement à mettre en place le nécessaire pour encadrer les directions dès la rentrée scolaire avec l’application de la loi », indique la porte-parole.
« Ce qui est bon pour le public doit être bon pour le privé. Les enseignants y sont autant une référence pour les jeunes. » – Andrée Bouchard
Des désolations
Différents aspects désolent la présidente de la CSDHR dans cette loi. Elle trouve dommage de voir que le nombre de professions sera maintenant restreint à l’endroit de jeunes filles sur les bancs d’école qui portent le hijab. « On essaie toujours de bien les orienter. Mais avec cette loi, elles seront limitées dans leur choix de carrière », déplore-t-elle.
Cependant, ce qui la dérange le plus, c’est qu’il existe un deux poids deux mesures sur certains aspects. Les institutions privées ne sont pas touchées par cette loi. « Ce qui est bon pour le public doit être bon pour le privé. Les enseignants y sont autant une référence pour les jeunes. Ça n’a pas de sens », dénonce-t-elle.
De plus, la loi touche uniquement les directions des écoles et les enseignants. « Je trouve ça inacceptable et incompréhensible. Des fois, en l’absence de professeurs, ça peut être une technicienne en service de garde qui remplace. Si elle porte un signe religieux, elle devra l’enlever seulement si elle va en classe », indique Mme Bouchard.
Elle précise qu’il n’y a jamais eu de cas problématique en lien avec des convictions religieuses.
La CSP s’en réfère à la Fédération des commissions scolaires du Québec. Dans un communiqué, la Fédération déplore qu’il n’y ait pas eu de période de transition prévue pour l’application de cette mesure, ce qui aurait permis de trouver des solutions aux différents défis que présentera la loi.