Les commissaires votent les grilles horaire et matières
Le conseil des commissaires de la Commission scolaire des Hautes-Rivières a voté à l’unanimité et sans débat, mardi soir, la grille horaire de 20 écoles primaires et la grille du temps alloué aux matières de 17 écoles primaires, en lieu et place des co
Un différend entre les autorités scolaires et les enseignants sur les changements apportés à l’organisation scolaire de la prochaine année a fait en sorte que plusieurs conseils d’établissement n’ont pas approuvé le projet de grilles soumis par la direction de leur école.
La présidente du conseil scolaire, Andrée Bouchard, dénonce l’intimidation dont auraient été victimes des parents siégeant dans des conseils d’établissement. La tension entre la Commission scolaire et les enseignants vient de monter encore d’un cran.
Mécontentement
Plusieurs dizaines d’enseignants et de parents voulaient assister à la séance publique du conseil scolaire. Seulement une poignée a pu y avoir accès. La plupart des places disponibles dans la salle étaient déjà occupées par des directeurs d’école avant que le public ne soit autorisé à y entrer.
Par ailleurs, la séance du conseil était filmée par la Commission scolaire. Mme Bouchard en a averti l’assistance après avoir qualifié l’assemblée d’historique.
La présidente du Syndicat de l’enseignement du Haut-Richelieu (SEHR), Jacinthe Côté, a qualifié plutôt la séance de triste moment pour la démocratie scolaire.
Elle a reproché à la Commission scolaire d’avoir bourré la salle de directions d’école. Mme Bouchard a répliqué que les directeurs avaient le droit d’être présents et qu’elle n’avait pas bourré la salle pas plus que les enseignants ont bourré les conseils d’établissement.
La présidente du syndicat a émis l’opinion qu’un mur est en train de se créer entre les dirigeants de la Commission scolaire et les parents.
Écoles
Depuis novembre, un bras de fer est engagé entre les enseignants, leur syndicat et les autorités scolaires. La Commission scolaire fait valoir que les changements permettront d’assurer une meilleure réussite des élèves. Le SEHR soutient que la qualité d’enseignement des spécialités (arts, musique, éducation physique, anglais) sera affectée.
L’horaire actuel est basé sur un cycle de six jours comprenant six périodes de 50 minutes. Il passera à un cycle de dix jours avec cinq périodes de 60 minutes. Les changements font aussi en sorte que le temps d’enseignement des matières dites de spécialités pris en charge par les spécialistes sera réduit. Les élèves ne bénéficieront toutefois pas de moins d’heures pour les matières de spécialités, assure la Commission scolaire.
Il y a un enjeu financier de plus d’un million de dollars et aussi un enjeu quant au nombre de postes d’enseignants alloués à chacune des écoles.
Intimidation
La présidente du conseil scolaire, Andrée Bouchard, a parlé d’une «résistance inexplicable qui ralentit l’amélioration des conditions de réussite des élèves».
Elle a ajouté: «Depuis quelques mois, cette résistance orchestrée paralyse nos instances et notre organisation; elle prend même la forme d’intimidation auprès de parents de nos élèves.» Mme Bouchard juge que la Commission scolaire doit prendre toutes les dispositions pour faire cesser de tels comportements.
«Des arguments de forme ou de fond ont été utilisés, dans l’objectif de déstabiliser les directions d’écoles et les présidents des conseils d’établissement,» a-t-elle aussi dit, désapprouvant que les réunions des conseils d’établissement soient devenues des lieux de revendication de conditions de travail. Les conseils ont été envahis, des pancartes ont été brandies, la confidentialité des votes n’a pas été assurée, a-t-elle décrit.
Sans jamais prononcer le nom du SEHR, Mme Bouchard a dénoncé «les publicités mensongères, les faussetés, la désinformation» qui circulent.
Pressions
Elle a conclu: «La Commission scolaire fera tout ce qu’elle devra pour protéger les élèves de ce brouhaha et elle appelle son personnel à la mobilisation certes, mais une mobilisation tournée vers la réussite de tous nos élèves.
Le commissaire parent Olivier Demers-Payette a regretté que les parents soient pris entre l’arbre et l’écorce dans ce débat. Il estime qu’ils n’ont pas à subir de telles pressions.