Les bienfaits de l’art pour des usagers à stimuler

La Maison des Arts, qui dessert une clientèle présentant une déficience intellectuelle (DI) ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA), met l’art à profit afin d’inclure une population parfois mise de côté. 

« Quand on est dans le milieu, on pense que tout est fait, mais quand on transpose dans la communauté, on se rend compte qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire en matière d’inclusion et d’intégration », mentionne d’entrée de jeu Mireille Demers, musicothérapeute à la Maison des Arts de Saint-Jean-sur-Richelieu, couvrant notamment la population de la région.

L’utilisation de la musique permet le « développement des compétences » des usagers. À travers l’atelier musical, les participants travaillent autant les aspects physiques, relationnels, émotionnels et cognitifs. Les objectifs varient selon l’individu concerné.

C’est une dizaine de groupes d’environ sept personnes que dirige hebdomadairement Mme Demers. « Ça leur donne une possibilité de s’exprimer tels qu’ils sont, avec leur authenticité. Étant donné que c’est parfois difficile pour eux de communiquer verbalement, l’utilisation de la musique devient une forme de langage universel peu importe les compétences de chaque personne dans le groupe », renchérit Mme Demers, témoin de ce qu’elle qualifie de « beaux moments ». 

Des usagers qui s’expriment

Monique, 73 ans, est usagère des lieux. Elle aime particulièrement faire résonner les maracas, instrument répandu dans la musique latine et antillaise. « J’aime ça venir jouer de la musique et parler avec d’autres gens », dit celle qui a commencé la musique à la Maison des Arts. De son côté, Noah aime jouer de la guitare. Avec Mireille Demers, il partage l’amour de la chanson Bonjour. Nathalie participe aussi à l’atelier de musique. « Ce que j’aime le plus, c’est le piano », établit celle qui a participé à un spectacle au Théâtre des Deux Rives permettant d’amasser des sous pour la Fondation Le Renfort, entité derrière la Maison des Arts.

Dans la maison incrustée au cœur d’un quartier résidentiel, la musique n’est pas le seul outil créatif déployé. L’artisanat y est également proposé. Edith, une usagère trentenaire, parle au journal des bienfaits que ça lui apporte. « Je me sens bien. Je fais des cadeaux », explique l’artiste, interrompue en plein projet. Lise, atteinte d’une maladie dégénérative affectant sa motricité, peint, quant à elle, des toiles et souligne le bien-être que ça lui procure. 

Transport complexe

Pour participer aux ateliers, certains usagers ont recours à un service de transport adapté. La logistique entourant le transport est un enjeu qui complexifie la participation des bénéficiaires. « Il y a des clients qui arriveraient à 13 h 45 et qui repartiraient à 14 h 30. Quarante-cinq minutes d’activité pour une heure de transport, ça n’a pas de bon sens », met en reflet Brigitte Depelteau, coordonnatrice des opérations à la Fondation Le Renfort. Il est parfois nécessaire que les parents ou les familles d’accueil assurent le déplacement afin de permettre aux usagers de profiter pleinement des ateliers.