Les avis divergent sur les avis publics

Les journaux locaux, comme le Journal de Chambly, renseignent la population sur les événements, les problématiques et les réussites de gens de la région avec des informations fouillées et vérifiées. Les maires d’ici sont unanimes quant au bienfondé de ces médias locaux et à l’importance de les conserver.

 

Leur survie dépend des revenus publicitaires. La situation précaire des journaux du Groupe Capitales Médias remet de l’avant la problématique que vivent certains médias.

Le Journal de Chambly a communiqué avec tous les maires de la région que couvre notre journal afin de connaître leur point de vue. Tous affirment qu’il est important de conserver les médias locaux et qu’on doit trouver des solutions pour assurer leur survie à long terme.

« C’est fondamental. Leur mission est importante. Les gens ont accès à beaucoup d’information qui n’est pas toujours validée. C’est important de garder des professionnels qui vérifient l’information, apportent des compléments et font des recherches pour la mettre en contexte », indique Caroline Gagnon, mairesse de Marieville. « C’est une voie importante dans notre monde démocratique », soutient Denis Paquin, maire de Sainte-Angèle-de-Monnoir.

« Ce n’est plus à démontrer, on le sait que c’est important. On l’a vu avec les élections partielles. Ce ne sont pas les journaux nationaux qui en ont parlé. On a besoin d’avoir des médias locaux », affirme Alexandra Labbé, mairesse de Chambly. « C’est le seul qui parle des problèmes qui touchent de près nos citoyens. Ce n’est pas le Journal de Montréal qui parlera des activités de Richelieu », souligne Jacques Ladouceur, maire de Richelieu. Pour Patrick Marquès, maire de Carignan, « c’est une source d’information de proximité pour les citoyens ».

Le maire de Rougemont, Michel Arseneault, souligne que les médias locaux sont importants même pour les petites municipalités comme la sienne. Il ajoute être « content » que le débat soit lancé sur la place publique. « Ce n’est pas nouveau, ça fait quelques années qu’il y a une crise. L’appui du gouvernement est une bonne chose, le temps que le marché s’ajuste. J’espère que les médias locaux resteront. Le travail des journalistes n’est pas facile. Ils en ont large à couvrir et ne peuvent pas être partout. S’il n’y a pas assez de journalistes, il y a une perte de l’information », dit-il.

« Je soutiens mon journal. »

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) a lancé la campagne « Je soutiens mon journal ». Elle vise « à mobiliser la population sur l’importance d’appuyer les journaux ». Des autocollants avec le slogan seront offerts à ceux qui souhaitent montrer leur soutien.

La FPJQ demande aux différents paliers de gouvernement, dont les municipalités, de recommencer à mettre des avis publics dans les journaux locaux. Depuis l’adoption de la loi 122, les municipalités n’ont plus cette obligation.

La FPJQ demande aussi aux entreprises de faire leur part en achetant des espaces publicitaires.

Avis public

Lorsque les municipalités ont pu se défaire de l’obligation d’émettre des avis publics dans le journal, des villes comme Carignan, Marieville et Saint-Césaire ont saisi l’occasion.

La Ville de Carignan a été la première à utiliser ce droit. « Je me suis aperçu que les gens ne lisaient pas le journal papier parce qu’ils ne savaient pas qu’il était dans le Publisac. Certains ne reçoivent pas le Publisac ou le mettent à la récupération. On ne voulait pas mettre des choses dans un journal que les citoyens ne reçoivent pas », affirme M. Marquès. Il précise que cette décision pourrait être réévaluée. La Ville continue de publiciser ses activités, mais le maire avoue que le budget a diminué en arrêtant les avis publics.

« On comprend que c’est une source de revenus importants. On les a retirés afin d’utiliser le budget de façon plus efficace en publicisant nos événements », mentionne Mme Gagnon. Elle précise que Marieville ne reviendra pas en arrière pour remettre les avis publics dans les journaux.

« Je ne crois pas que ce sont les avis publics qui sortiront les médias du trouble. Ce n’est pas nécessairement ce que le lecteur veut voir. Je suis d’accord que si les journaux ont plus d’argent, ça va les aider, mais je ne crois pas qu’il n’existe qu’une seule solution », affirme de son côté M. Arseneault.

Les villes de Chambly, Richelieu et Saint-Mathias-sur-Richelieu ont poursuivi. Les maires de ces municipalités ont souligné à l’auteure de ces lignes qu’ils continueraient.

« C’est définitif, la publicité ou les avis publics se placent à travers un moyen de communication. Ça va aussi avec l’idée d’être transparent. Ce n’est pas dans nos plans de les retirer », indique Mme Labbé.

Le maire de Richelieu affirme aussi ne pas avoir l’intention de retirer les avis publics du journal. Il ajoute être en faveur que le gouvernement aide, mais que ce ne doit pas être récurrent. « Il faut trouver des solutions à long terme », dit-il. M. Ladouceur avance que les publicités devraient être revues afin d’être plus attrayantes.

La mairesse de Saint-Mathias, Jocelyne Deswarte, de même que M. Ladouceur, ont souligné que le papier avait toujours sa place pour une catégorie de personnes.

Le maire de Saint-Césaire n’a pas répondu à notre demande.

Une expérience et une proximité

Pour le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Bassin de Chambly (CCIBQ) et propriétaire de la ferme Guyon, Sébastien Dion, un journal local est indispensable pour la communauté et les commerçants locaux.

« C’est peut-être moins cher sur les réseaux sociaux, mais ton annonce ne rejoindra sans doute pas les gens que tu veux. Les journaux locaux s’adressent aux gens d’ici. En plus, ils ont développé une expertise et peuvent te conseiller. C’est inestimable », soutient-il.

Pour lui, le journal local, par sa proximité, est excessivement important pour une communauté afin d’annoncer les événements et les promotions. « Ce serait vraiment triste que le journal disparaisse. Je ne le souhaite pas, ce serait un manque. Les gens oublient parfois ce qui se passe dans leur cour », indique M. Dion.

La CCIBC fait la promotion des commerçants locaux dans une campagne promotionnelle Pensez local. C’est génial! Elle vise à sensibiliser les citoyens à ce qui se passe dans la région. Il souligne que le Journal de Chambly est un partenaire majeur et indispensable dans ce programme, puisqu’il a un impact au chapitre de la visibilité.